La neige en Belgique en mars
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- Publication : dimanche 24 février 2019 11:57
- Écrit par : Robert Vilmos et Philippe Mievis
Dans les Hautes-Fagnes, mars est encore un bon mois pour la neige. Environ 45% des jours, le sol est recouvert (au moins partiellement) de neige, tout comme en décembre. En février, ce pourcentage s’élève à quelque 60%, et juste un peu moins en janvier.
En Basse et Moyenne Belgique, cela devient plus problématique. Même si les chutes de neige sont encore fréquentes, le soleil déjà plus fort réchauffe les basses couches, avec presque d’office des températures positives, notamment pendant les éclaircies entre les averses. Ceci empêche en grande partie la persistance d’une couverture neigeuse pendant plusieurs jours, ainsi que les grandes accumulations.
En ce qui concerne les retours d’est, la situation est un peu meilleure, mais là aussi, le dégel est souvent proche (comme en hiver d’ailleurs aussi), avec risque de pluie (d’abord verglaçante).
Mais les exceptions confirment les règles, et comme vous allez le voir, celles-ci sont parfois même le fruit d’années très récentes.
Voici, date par date, les événements neigeux les plus intéressants de mars.
Importantes congères dans la région de Tournai, le 12 mars 2013.
Mars 2013 restera encore longtemps dans les annales.
Photo : Lionel Lecocq
Mars
1er mars 2005
Une vague de froid et de neige tardive concerne une partie du pays, et plus particulièrement les Cantons de l’Est. À Elsenborn, avec 53 cm de neige le matin, la température s’effondre jusqu’à –18,5°C. À Neidingen (Saint-Vith), la barre des –20°C est dépassée, avec une valeur de –21,0°C !
Des températures inférieures à –20°C sont très rares en mars. Sans doute faut-il remonter jusqu’au 19e siècle pour trouver des températures encore plus basses.
La plage et la digue de Westende sous la neige, le 2 mars 2005.
Photo : Webcam de Westende
1er mars 1988
Après s’être montré fort doux dans l’ensemble, l’hiver connaît un brusque sursaut le 29 février. Le lendemain, 1er mars, des courants polaires directs nous envoient de très nombreuses averses de neige. À partir de 150 mètres d’altitude, on peut même parler d’un événement neigeux majeur, pour la saison tout au moins.
À Gosselies (187 m), où la température n’est que faiblement positive entre les averses, la couche de neige oscille constamment entre 8 et 10 cm tout au long de la journée. À Bierset (186 m), la couche monte temporairement jusqu’à 14 cm à 18 heures, après être restée constamment supérieure à 10 cm dès midi. À Virton, on note 17 cm à 13 heures.
À Uccle (100 m) par contre, le maximum de 3,4°C est trop élevé pour une grosse accumulation. Malgré cela, on observe 8 cm à 10 heures, et encore 3 cm à 16 heures, couche qui remontera un peu en soirée.
En plaine, il fait suffisamment froid pendant les averses pour avoir de la neige au sol, mais celle-ci fond aussitôt lorsque l’averse est passée.
En Haute Belgique pendant ce temps, les couches de neige deviennent très importantes. À Saint-Hubert, l’épaisseur atteint 38 cm en soirée. Avec le vent fort et les phénomènes de chasse-neige, l’ambiance est vraiment polaire. Spa monte à 35 cm et Elsenborn, à 47 cm tandis que dans les Hautes-Fagnes, la couche dépasse les 60 cm. Avec 40 cm de neige fraîche tombée en un jour, c’est la troisième valeur la plus élevée jamais observée, après les 48 cm du 1er février 1953 et les 45 cm du 29 mars 1966.
2 mars 2018
Une fine couche de neige, le plus souvent comprise entre 2 et 5 cm, qui avec le verglas est toutefois suffisante pour générer une belle pagaille sur nos routes. En plus, il fait un froid de canard, avec des maxima qui ne dépassent guère –2°C en plaine, ce qui est très froid pour la saison.
La neige encore bien présente en ce début mars en Ardenne, comme ici à Samrée le 3 mars 2018.
Photo : Vincent Devillers.
2 mars 1988
Une grande partie du pays reste sous un épais manteau neigeux. Quelques valeurs relevées à 7 heures : Elsenborn : 47 cm, Saint-Hubert : 41 cm, Spa : 36 cm,, Meix-devant-Virton : 20 cm, Florennes : 15 cm, Bierset : 12 cm, Gosselies : 10 cm, Uccle : 5 cm... La neige en plaine, quand il y en a, n’excède généralement pas 1 cm (comme par exemple à Zaventem, Schaffen et Saint-Trond).
4 mars 2005
Le centre de gravité de la vague de froid, qui le 1er du mois avait concerné l’Allemagne et nos Cantons de l’Est, s’est désormais déplacé vers les Pays-Bas, qui connaissent l’offensive du siècle avec–20°C en certains lieux et 50 cm de neige, voire plus en d’autres lieux (par exemple Marknesse : –20,7°C avec 25 cm de neige).
Des langues d’air très froid concernent également le nord et l’ouest de notre pays. À Knokke, la température descend jusqu’à –12,2°C tandis que Middelkerke affiche –11,7°C. La Province d’Anvers a fort froid aussi avec –10,2°C à Geel, –8,4°C à Deurne et –8,0°C à Stabroek. Le relevé de 8 heures à Braaschaat indique même –12,0°C ! Là, on relève 2 cm de neige le matin tandis qu’à la côte belge, la neige arrive plus tard avec 8 cm à Coxyde et 4 cm à Middelkerke en début de soirée.
À Elsenborn pendant ce temps, le froid s’est atténué (–6°C le matin) mais la neige est toujours présente en grande quantité : 52 cm à l’aube et 48 cm l’après-midi et le soir !
5 mars 1988
Pendant que le côté polaire des masses d’air s’atténue quelque peu, avec plus que des enneigements sporadiques en Basse et Moyenne Belgique, la Haute Belgique reste suffisamment froide et la couche devient vraiment énorme dans les Hautes-Fagnes, avec 105 cm (!) à Mont-Rigi. C’est la couche la plus épaisse jamais observée au mois de mars. Et même autour de 500 mètres d’altitude, l’épaisseur de la couche oscille encore entre 55 et 60 cm !
Les 18 cm mesurés le matin à Meix-devant-Virton (252 m) restent remarquables aussi pour la région.
5 mars 1895
L’hiver extrême, qui sévit depuis le 26 janvier (et épisodiquement même avant), revient en force après un très léger redoux en fin février et tout début mars. À Beau-Plateau (à l’est de Saint-Hubert), on observe 43 cm de neige tandis que la couche atteint 33 cm dans la ville de Spa. La nuit suivante est extrêmement froide avec –24,6°C à Ville-du-Bois (Vielsalm), –23,5°C à Bastogne et –21,8°C à Stavelot. Il s’agit là des températures les plus froides connues en Belgique au mois de mars. À Beau-Plateau même, le minimum descend à –20,0°C. Rappelons qu’un mois plus tôt, en février 1895, la température à Ville-du-Bois était descendue jusqu’à –29,8°C !
Cet épisode fait partie d’une des périodes les plus neigeuses et les plus froides que la région ardennaise n’ait jamais connue. Toute la partie orientale du bassin de la Meuse est restée constamment enneigée pendant deux mois. Et si l’on décompte la petite période de dégel entre le 18 et le 21 janvier (parfois fonte seulement partielle de la neige), la durée de l’enneigement a même été de trois mois dans presque toute la région. La fonte définitive de la neige interviendra vers le 16 mars en Province de Namur et vers le 20 mars en Province du Luxembourg et l’est de la Province de Liège.
7 mars 1971
Une journée d’hiver extraordinaire… au printemps.
À l’exception de l’ouest du pays, où traînent encore quelques stratocumulus qui se transforment ensuite en cumulus, le temps est parfaitement serein, à quelques très rares cirrus, altocumulus et cumulus près. Mais il fait froid !
Au-dessus d’un sol enneigé, la température descend jusqu’à –15,7°C à Bierset, –15,5°C à Kleine Brogel, –15,2°C à Bourg-Léopold et –14,7°C à Beauvechain. Uccle note –10,2°C.
En journée, malgré le soleil généreux, il ne dégèle pas, sauf sur l’ouest et le sud du pays avec +2°C. À Beauvechain par contre, le maximum ne dépasse pas –3,9°C et à Uccle, il ne dépasse pas –1,6°C. Dans cette dernière station, la couche de neige de 8 cm le matin se sublime quelque peu, il reste 5 cm le soir.
La veille, il est tombé 10 cm (pendant la nuit du 5 au 6 à vrai dire). La veille par ailleurs, les maxima ont été plus bas encore, compris entre –3 et –6°C au centre du pays et ne dépassant pas les –8°C sur le plateau des Hautes-Fagnes. Mais le temps a été un brin moins beau aussi, quoique… Les 9h20 de soleil à Uccle le 6 ont été à peine inférieurs aux 10h00 du 7.
Notons enfin qu’à Botrange, la couche de neige ne dépasse pas 18 cm et ne présente donc rien d’exceptionnel pour cette région.
8 mars 2023
Des dépressions océaniques se rapprochent de notre pays en suivant un parcours très méridional, ce qui est à la base de la rotation des vents vers l’est chez nous. Cette légère continentalisation de l’air polaire maritime est suffisante pour faire descendre la température à 0°C même en plaine.
Les pluies, qui s’étaient quelque peu décalées vers le sud – en se transformant, là, déjà de plus en plus en neige –, remontent vers le nord en deuxième partie de nuit et se transforment rapidement en neige même en plaine.
Le matin, le pays presque tout entier est recouvert de neige. Seules quelques zones, notamment près de la Sambre, connaissent peu ou pas de neige.
Parmi les observations officielles à 8 heures, nous avons 3 cm à Passendaele, Bierset, Strée (Huy) et Koersel. 3 cm sont également relevé à 10 heures à Anvers, pendant que Zaventem, à ce moment, monte à 4 cm et Bierset, à 5 cm. À Mont-Rigi, on observe 25 cm, épaisseur qui augmentera jusqu’à 28 cm en milieu de matinée. En Ardenne, on relève 9 cm à Bièvre à 8 heures.Mais l’air doux de la France nous arrive très vite.
La fonte des neiges commence près de la frontière, avec une disparition rapide de la neige à Cerfontaine par exemple, où dès midi, il ne reste plus rien. À Dourbes, où il n’est pas tombé grand-chose comme neige, elle disparaît plus vite encore. On note là une remontée remarquable des températures, passant de 2,1°C à 10h à 10,9°C à 14h.
Sur le plateau ardennais, le dégel intervient rapidement aussi, avec à Saint-Hubert –0,5°C à 11h ; 1,3°C à 12h ; 2,9°C à 13h et 4,8°C à 14h. La neige est encore là, mais perd vite en épaisseur et en qualité.
Dans une grosse moitié nord du pays, le froid fait encore de la résistance avec, à 14h, des températures basses pour la saison, de 1 à 2°C en plaine et une couverture neigeuse encore presque complète à Uccle. Là, le ciel a la couleur grise uniforme des jours de neige, pendant que plus au sud, les nombreux fractus et une certaine instabilité de basses couches donnent des ciels presque tourmentés.
Voir aussi ici.
Photo : Webcam de Coxyde.
8 mars 2015
Une curiosité dans les Hautes-Fagnes : une vraie journée printanière à Mont-Rigi, avec 15,0°C, un ciel bleu juste garni de quelques cirrus et… une couverture neigeuse complète au sol !
En effet, l’air est non seulement très doux, mais aussi extrêmement sec, avec des points de rosée parfois proches de –5°C ! Cela empêche la neige de fondre, elle se sublime, ce qui signifie qu’elle passe immédiatement de l’état solide à l’état gazeux.
Pas de gadoue donc, ni même de neige de mauvaise qualité. La neige diminue certes, même rapidement, mais elle reste intacte et on ne le voit pas du premier coup d’œil. Mais les mesures sont là : le matin, la couche atteignait 8 cm, l’après-midi, elle n’est plus que de 4 cm.
8 mars 1988
C’est au tour du Centre Nature de Botrange d’avoir son record de neige, avec là aussi 105 cm !
10 mars 2015
La neige des Hautes-Fagnes qui, deux jours plus tôt, a grandement résisté au printemps, a désormais perdu la bataille devant l’arrivée d’air plus humide. Sous un brouillard de dégel, la couverture cesse d’être complète à Mont-Rigi à l’aube du 10 mars, après une présence de 53 jours consécutifs. 53 jours consécutifs de neige recouvrant entièrement le sol, c’est remarquable même pour les Hautes-Fagnes !
12 mars 2013
Dans une circulation de nord-est exceptionnellement froide pour la saison, la frange nord des perturbations qui circulent plus au sud nous apporte des chutes de neige d’une rare intensité. Déjà les épaisseurs sont remarquables pour la saison (20 cm à Ciney, 17 cm à Mouscron, 14 cm à Gosselies et 10 cm à Zaventem et à Kleine Brogel), mais avec les congères formées par le fort vent de nord-est, le paysage neigeux devient vraiment impressionnant.
Curieusement la Haute Belgique, en grande partie épargnée par la tourmente, ne connaît rien d’extraordinaire ce jour-là.
(Voir notre article sur cet épisode hivernal tardif exceptionnel ici).
Une couche de 13 cm a été mesurée au matin du 13 mars à Uccle.
Cette couche a sans doute dépassé les 15 cms en début d'après-midi la veille.
Vue d'une rue de Forest, le 12 mars 2013.
Photo : Robert Vilmos
13 mars 2013
Le ciel se dégageant la nuit au-dessus du sol enneigé a donné en de nombreux endroits des températures extrêmement froides pour une mi-mars, parfois les plus froides depuis… 1845 ! Voici les valeurs : Crupet : –17,6°C, Ciney : –17,1°C, Rochefort : –16,8°C, Gorsem : –15,4°C, Koersel : –15,3°C, Zaventem : –12,6°C, Hastière : –12,4°C.
Presque partout en Moyenne Belgique, et bien souvent en Basse Belgique aussi, la température est passé en dessous de la barre des –10°C.
L’épaisseur de la neige, le matin, est de 18 cm à Florennes (congères de plus de 50 cm signalées), 15 cm à Gosselies, 13 cm à Uccle et à Beauvechain, mais seulement 10 cm à Mont-Rigi ! À Uccle, la neige tiendra au sol 4 jours consécutifs, avec le matin à 8 heures : 10 cm le 12 ; 13 cm le 13 ; 10 cm le 14 et 7 cm le 15. Exceptionnel pour une 2e décade de mars !
s'étant dégagé la nuit et une épaisse couche de neige tombée la veille,
favorisant le refroidissement par radiation.
Photo : Catherine Marique.
14 mars 1940
Après le très rude hiver de 1940, le redoux est enfin arrivé, mais à la mi-mars, une surprise hivernale, aussi brève que violente, prendra tout le monde de court.
Voici une indication de l'IRM :
« Le 12 mars, il se forme une perturbation instable sur le Golfe de Gascogne : elle s’occlut rapidement et nous amène des pluies abondantes le 13 et le 14. Le 14, un petit minimum couvre la Manche, nos régions et les Pays-Bas. Il sépare des masses d’air polaire réchauffées entre-temps et des masses d’air d’origine arctique.
« Le passage du front froid est tout à fait remarquable : il est accompagné de grêle, de neige et d’un coup de vent atteignant une intensité exceptionnelle en certains endroits ; à Uccle, le baromètre monte de 19 hPa en 3 heures et la température au sol passe de 10,3 à –0,5°C entre 15 et 16 heures, tandis que le vent tourne de sud-ouest à nord. »
Il s’en suit d’abondantes chutes de neige, avec 5 cm au sol le soir à Uccle. En outre, les rafales de vent atteignent 83 km/h. Ailleurs dans le pays, les vents sont souvent plus violents encore, avec de nombreux dégâts, notamment dans les régions de Couvin, Gilly (Charleroi), Falmignoul (Dinant), Ciney et Veerle (Laakdal). Dans les environs de Couvin, les dommages aux bâtiments, toitures et forêts pourraient être dus en partie à l'action de tornades qui se seraient greffées sur la tempête générale.
Notons encore que la neige, à Uccle, ne tiendra pas longtemps. Après une chute des températures, qui sont descendues très temporairement jusqu’à –4°C, le dégel est revenu dès le matin suivant, avec fonte presque totale de la couverture neigeuse. À peine quatre jours plus tard, le 18 mars, le mercure atteindra 20°C dans de l’air tropical maritime !
15 mars 1845
Alors que la veille, Bruxelles grelottait par –13°C le matin, et encore par –10°C en ce matin du 15 mars, le sud du pays se retrouve enselevi sous la neige. « Jamais de mémoire d’homme on n’avait vu dans le Luxembourg un temps aussi rigoureux. Tout est couvert de neige et de glace. Samedi dernier [15 mars], la malle-estafette, partie d’Arlon à cinq heures du soir, a été arrêtée à la hauteur de Martelange par une épouvantable rafale de neige. La voiture a pu continuer sa route pendant quelques heures encore, mais à une demi-lieue en-deça de Bastogne, les chevaux se sont abattus et la malle est restée ensevelie dans la neige. » (L’Indépendance belge)
16 mars 1988
La neige dépasse toujours 60 cm à Mont-Rigi. C’est déjà le cas depuis 16 jours consécutifs, un cas unique pour cette station en mars, d’autant plus que le seuil de 60 cm est utilisé comme seuil de rareté pour l’épaisseur de la couche neigeuse dans les Hautes-Fagnes (selon une étude de M. Erpicum, G. Mabille et P. Vlassis de l’Université de Liège).
17 mars 1985
La neige et le verglas sèment le chaos en région liégeoise. À Bierset, la couche atteint 9 cm le soir (neige qui persistera jusqu’au 21). Sur les hauteurs, la neige devient vite abondante, avec 30 cm à Spa. Ailleurs dans le pays, les couches sont plus modestes, mais pour les régions en plaine, on peut déjà parler d’un enneigement tardif. À Kleine Brogel, on mesure 6 cm (l’après-midi) et à Saint-Trond, 3 cm (l’après-midi également). Quelques autres données encore : Saint-Hubert, 17 cm ; Florennes, 7 cm ; Beauvechain, 5 cm.
Le centre et l’ouest du pays sont peu ou pas affectés par cette neige.
17 mars 1900
La neige est remarquablement épaisse dans le sud du pays. À Arlon, on mesure 30 cm. À Maredsous pendant ce temps, on observe 25 cm.
19 mars 1975
Un retour d’est dans une circulation de nord-est fort froide pour la saison apporte d’énormes chutes de neige sur une petite moitié sud du pays.
À Florennes (station de l’époque à 299 m), il neige sans discontinuer pendant toute la journée, avec quelques brefs épisodes de pluies verglaçantes. La couche de neige, de 8 cm le matin, augmentera jusqu’à 20 cm en fin d’après-midi. À Gosselies, la couche atteint 8 cm en mi-journée, mais elle diminue par la suite en raison d’un faible dégel.
À Luxembourg, la couche de neige atteint 23 cm, ce qui laisse supposer que la Gaume a dû connaître de fortes chutes de neige aussi.
19 mars 1987
Des enneigements temporaires sont observés en de nombreux endroits du pays, mais les averses sont nettement plus marquées sur le centre-est de notre territoire. À Beauvechain, on observe 7 cm (l’après-midi) et à Schaffen, 6 cm (vers midi). Pour des régions à basse altitude, ce n’est déjà pas si mal pour cette période de l’année.
19 mars 1888
C’est une journée terrible ! Sous un vent mordant de nord-est, la température ne dépasse pas –4°C à Bruxelles au meilleur moment de la journée, sous une neige fine, qui tombe de plus en plus fort mais qui reste fine, et qui fait mal.
Les témoignages de l’époque sont éloquents : « Neige ! Neige ! Neige ! Le 18 mars, le 19 mars, le 20 mars, rien ne change. Les rues, les maisons et les champs sont couverts de neige, et il fait froid comme le jour de Noël ! Qui est-ce qui a déjà vécu cela ? Au moment où nous écrivons ces lignes, le 20 mars [1888], la neige couvre toujours les maisons et les champs et il en tombe encore du ciel. Tous les travaux, tant dans la ville que dans les champs, ont dû être interrompus. » (Chroniques d’Alost, passage traduit du flamand par nos soins).
En fin de compte, cette neige aura une épaisseur de 5 à 10 cm en plaine, et de 10 à 25 cm en Ardenne.
24 mars 2013
Un conflit entre des masses d’air doux et des masses d’air très froid est responsable de très fortes chutes de neige par endroit durant la nuit du 23 au 24. C’est ainsi qu’Uccle mesure une couche de 11 cm le matin, une épaisseur peu fréquente à pareille saison.
Plus au sud, entre autres à Charleroi et à Florennes, on observe aussi des pluies verglaçantes. Les épaisseurs de neige au matin, là, sont moindres. Dans le Namurois, on signale d’énormes flocons, preuve qu’on se trouve à la limite du dégel. Mais la couche au sol dépasse 10 cm à Malonne. Les Liégeois par contre ne verront que des traces de neige, tandis que l’épaisseur de la neige reste médiocre dans les Hautes-Fagnes.
Signalons enfin que le maximum très bas d’Uccle, de 1,2°C, permet à la neige de tenir toute la journée. Cette neige fait partie d’un second épisode neigeux de 4 jours (du 23 au 26). Une neige qui tient aussi longtemps au sol pendant une 3e décade de mars est même unique dans l’histoire météorologique de Bruxelles.
Photo : Robert Vilmos
25 mars 2008
Une très forte averse matinale, dans de l’air polaire maritime presque direct, donne lieu à 12 cm de neige à Uccle. Presque un record ! Mais contrairement à ce qui se passera 5 ans plus tard à la même saison, cette neige fond rapidement en journée.
L’aéroport de Bruxelles-National, pourtant situé à seulement 15 km de Bruxelles, ne reçoit que 3 cm de neige ! En Haute Belgique par contre, les chutes de neige sont très importantes avec 36 cm à Elsenborn.
Le 25 mars 2008, 12 cm de neige furent mesurés au sol
à Uccle, un record pour une période si tardive dans l'année.
Photo prise à l'observatoire d'Uccle, le 25 mars 2008 au matin.
Photo : Marc Vandiepenbeeck.
26 mars 2008
L’épisode neigeux qui a donné 12 cm à Uccle la veille atteint en ce jour son maximum en Haute Belgique. La couche atteint 47 cm à Mont-Rigi et 41 cm à Elsenborn. Il s’agit là de valeurs remarquables pour une fin mars.
28 mars 1901
Des chutes de neige d’une intensité exceptionnelle touchent le centre, le centre-ouest et, localement, aussi l’est du pays. À Uccle, on mesure 10 cm de neige le matin et 15 cm le soir. Le lendemain matin, la couche est encore de 8 cm après une nuit particulièrement froide où le thermomètre descend jusqu’à –6°C. Ce froid fait en sorte que non seulement Uccle est enneigé, mais aussi tout Bruxelles. Au centre-Ville, on observe 13 cm, tout comme à Boitsfort.
En Flandre orientale, on mesure même 17 cm à Wetteren. En Ardenne par contre, la neige est souvent moindre, avec par exemple 9 cm seulement à Libramont. Les couches les plus épaisses sont signalées sur les hauteurs de Liège, à Hestreux avec 24 cm. Pour une localité située à quelques 270 mètres d’altitude, c’est vraiment remarquable à cette saison.
29 mars 1966
Un flux de nord-nord-ouest achemine de l’air froid avec de la neige jusqu’à basse altitude. C’est ainsi qu’à Uccle, on mesure 5 cm de neige. Mais les températures remontent en journée, si bien que la neige fond au centre du pays. Dans les Hautes-Fagnes par contre, la gelée est permanente et, au Signal de Botrange, on observe la plus grosse épaisseur de neige fraîche (neige tombée en 24h) jamais mesurée en mars, en l’occurrence 45 cm. Tous mois confondus, cet évènement vient même occuper la deuxième place après les dramatiques chutes de neige du 1er février 1953, 48 cm mais avec d’énormes congères.
Au total en ce mois de mars 1966, la couche atteindra 64 cm à Botrange.
31 mars 1975
C’est le 16e jour consécutif avec neige au sol dans les Hautes-Fagnes, et son épaisseur est désormais de 30 cm. Cette neige persistera jusqu’au 17 avril, ce qui en fera une période remarquable de 33 jours consécutifs à cheval sur mars et avril.
amené il est vrai cette année-là par des masses d'air continentales polaires
particulièrement froides pour la saison. Photo prise le 13 mars 2013 à Wanfercée-Baulet.
Photo : Willyloursonfotograf, forum de MeteoBelgique
Voir aussi nos autres articles sur la climatologie de la neige :
Voir aussi nos autres articles sur la climatologie de la neige :
en automne (octobre et novembre) (voir ici),
en décembre (voir ici),
en janvier (voir ici),
en février (voir ici),
en mars (voir ici),
en avril (voir ici),
en mai (voir ici).
L'enneigement à Uccle : étude statistique