Résumé climatologique de juillet 2019
- Détails
- Publication : samedi 17 août 2019 07:52
- Écrit par : Philippe Mievis
La position des centres de pression et des masses d'air (à 850 hPa)
Période | Type de masse d'air | Cause |
du 1 au 3 | Maritime polaire | Anticyclone ouest GB et dépressions Scandinavie |
du 4 au 5 | Continental | Anticyclone ouest GB |
le 6 | Maritime | Marais barométrique |
du 7 au 9 | Maritime polaire | Antitclone nord Ecosse et dépression pays baltes |
le 10 | Maritime | Crète anticyclone des Açores |
du 11 au 12 | Maritime | Marais barométrique |
du 13 au 17 | Maritime (parfois polaire) puis continental | Anticyclone GB |
du 18 au 21 | Maritime | Dépression sud Islande |
du 22 au 25 | Continental tropical | Anticyclone Europe ouest et dépression Golfe Gascogne |
du 26 au 28 | Maritime | Dépression nord de la France => sud de l'Allemagne |
du 29 au 31 | Maritime | Anticyclone France |
Bilan chiffré du mois
Quelques valeurs pour la station d'Uccle :
|
Température |
Précipitations en litres / m² (jours) |
Insolation |
Valeurs |
19.5 |
52.8 (7) |
237.3 |
Normales 1981-2010* |
18.4 |
73.5 (14.3) |
200.7 |
Ecart |
1.1 |
-20.7 (-7.3) |
36.6 |
* Note importante concernant les moyennes : à partir de janvier 2010, nous utliserons les moyennes de la période 1981-2010 qui feront office de normales, afin de mieux coller à la réalité récente du réchauffement climatique global.
Le bilan complet se trouve ici : Relevés pour juillet 2019.
Retrouvez aussi nos graphes mensuels de nos stations du réseau MeteoBelgique sur le lien ici.
Commentaire
Ce mois de juillet 2019 a été caractérisé par une insolation et des températures anormalement excédentaires. Les précipitations furent légèrement déficitaires en quantité et en fréquence mais sont restées dans les normes. (Station de référence : Uccle).
Juillet 2019 restera longtemps dans les annales pour la vague de chaleur courte mais très exceptionnellement intense (voir notre article ici), durant laquelle la barre des 40°C a été franchie pour la première fois en Belgique. Toutes les stations auront d'ailleurs vu leur record de température, tous mois confondus, battu de plus d'un degré, parfois de 4 ! A noter aussi les intenses précipitations souvent orageuses qui ont terminé cet épisode caniculaire historique.
Coucher de soleil à Héron, le 5 juillet 2019.
Photo : Jean-Louis Rondia.
Le 1er juillet 2019, le front qui nous avait concerné la veille s’éloigne lentement vers le sud-est tandis qu’un anticyclonique océanique, peu à peu, étend son influence vers nos régions.
De ce fait, les températures deviennent plus raisonnables que la fin du mois passé à tous les niveaux, avec la fin des records de chaleur en altitude. Malgré cela, l’air en altitude reste doux et devient rapidement très sec par effet de subsidence anticyclonique. En surface par contre, la position et la forme de l’anticyclone font en sorte que les vents soufflent d’ouest à nord-ouest et acheminent un air plus humide et plus frais, débouchant au final sur des températures très proches des normes saisonnières.
En effet, les valeurs maximales se situent autour de 20°C au littoral, entre 21 et 24°C, localement 25°C en plaine et entre 19 et 20°C sur les hauteurs. En Gaume et dans les vallées, on atteint localement 25°C aussi.
Le temps reste plutôt beau, avec des cumulus humilis, parfois mediocris, tendant à devenir très plats en dessous de l’inversion. On note aussi quelques cirrus, altocumulus et stratocumulus. Dans le région côtière – mais aussi en Gaume –, les cumulus sont rares.
La canicule s’est désormais retirée vers le tiers sud-est de la France, avec là encore des températures très élevées, mais déjà moins extrêmes que lors des jours précédents.
Le 2 juillet 2019, notre temps est influencé par un anticyclone centré au large de l’Irlande.
Malgré le soleil, les vents désormais orientés au nord empêchent les températures de monter très haut, avec 19 à 20°C au littoral, 22 à 23°C, localement 24°C en plaine et 19 à 20°C sur les hauteurs. Dans les vallées, on atteint localement encore 25°C.
Le temps est beau, avec cumulus humilis à mediocris (toujours en dessous d’une inversion de subsidence) et quelques bancs d’altocumulus et de stratocumulus. Vers le sud du pays, les cumulus tendent à devenir très plats, et ils sont rares dans l’extrême sud, en Gaume.
Le 3 juillet 2019, l’anticyclone reste centré au voisinage de l’Irlande, avec une extension – et même un noyau secondaire temporaire – sur la Mer du Nord.
Le temps reste beau, avec sous une forte inversion des cumulus très plats partout, tendance stratocumulus.
Malgré une insolation généreuse, les vents de nord à nord-est limitent fortement la montée des températures, avec des maxima même plus bas que ceux de la veille. Les valeurs, en effet, se situent entre 18 et 19°C au littoral, 20 à 22°C, localement 23°C en plaine et 18 à 20°C sur les hauteurs. La Gaume, à l’abri derrière le massif ardennais, est privilégiée avec des maxima de 24 à 25°C. Là, les cumulus ne se forment pas, il y a juste quelques cirrus l’après-midi et le soir.
Le 4 juillet 2019, l’influence anticyclonique persiste, avec des hautes pressions s’étendant de l’Océan au Benelux et à l’ouest de l’Allemagne. En cours de journée cependant, cet anticyclone tend à nouveau à se retirer vers l’Océan.
La nuit est fraîche, avec des températures inférieures à 10°C en de nombreux endroits. En journée par contre, les températures remontent, avec 23 à 25°C en plaine (mais seulement 18 à 19°C au littoral) et 21 à 23°C sur les hauteurs. En Gaume et dans certaines vallées, les températures atteignent 25 à 26°C.
Les vents sont variables avec une prédominance nord-est, puis nord et le temps est très beau, avec un ciel serein en matinée et quelques cirrus l’après-midi, évoluant en léger voile en soirée. Dans le sud du pays, le ciel reste quasiment serein toute la journée.
Pendant ce temps, le front froid, qui n’a jamais vraiment cessé d’exister depuis la fin juin, est resté traîner plusieurs jours sur le centre-sud de la France avant de remonter, en ce 4 juillet, sous forme de front chaud avec la limite des 30°C remontant tout doucement aussi, jusqu’à une ligne Saint-Nazaire – Angers – Blois – Orléans – Troyes.
Le 5 juillet 2019, l’anticyclone reste en place sur l’Océan. Une petite dépression s’établit sur le sud-ouest de la France tandis qu’un petit noyau anticyclonique secondaire se forme temporairement sur la Suisse.
Le front chaud s’est désagrégé entre-temps, mais une portion d’air chaud parvient à toucher le sud de notre pays, avec près de 30°C à Virton. Dans une moindre mesure, d’autres régions sont également affectées par cet air chaud.
Des infiltrations maritimes, liées à des vents de surface d’ouest à nord-ouest, limitent plus ou moins fort la montée des températures. Au littoral, il fait frais avec des maxima proches de 21°C. En plaine, les maxima se situent le plus souvent entre 25 et 27°C, avec quelques point plus frais (Stabroek : 24,3°C) et d’autres points plus chauds (Kleine Brogel : 28,2°C, mais aussi Kruishouten : 27,8°C). Sur les hauteurs, on observe 22 à 25°C (le moins dans les Hautes-Fagnes, le plus sur le plateau Ardennais), tandis qu’en Gaume, on monte jusqu’à 28-30°C (par exemple 28,8°C à Aubange). Dans ces deux dernières régions (Ardenne et Gaume), l’air est plus sec aussi, avec localement des taux d’humidité inférieurs à 30%.
Le ciel : une quantité variable d’altocumulus, avec formation de cumulus humilis par endroit l’après-midi. Le soir, on observe aussi d’épais cirrus. Au coucher du soleil, ces cirrus (parfois de l’espèce floccus) donnent des ciels flamboyants dans une grande partie du pays.
Dans beaucoup d'endroits dans le pays, on a pu voir de magnifiques ciels flamboyants au
coucher du soleil le 5 juillet 2019 comme celui-ci photographié à Pondrôme (Beauraing).
Photo : Renée Van Hoorde (Info Météo).
Le 6 juillet 2019, le faible anticyclone et la faible dépression de la veille se sont aplanis tous les deux pour former un marais barométrique sur l’Europe de l’ouest. Plus au nord, la météo est plus active et un front froid descend lentement vers nos régions, précédé par une convergence préfrontale.
De l’air très chaud stagne sur la France et tend même à se rapprocher de nos frontières, avec 31,8°C à Reims et 31,5°C à Perl-Nennig tout comme à Trèves. Chez nous, la température monte jusqu’à quelques 30°C à Virton.
Ailleurs dans le pays, le mélange d’air tropical et d’air maritime, ainsi que l’arrivée trop rapide de la convergence préfrontale empêchent les températures de monter très haut.
Au littoral, il refait même frais avec des maxima de 20 à 21°C. En plaine, les valeurs se situent autour de 23-24°C à l’ouest et de 27-28°C à l’est (Campine). Sur les hauteurs, on atteint 24-25°C ; et 28-30°C en Gaume (par exemple 29,0°C à Aubange).
Le ciel : des éclaircies avec des altocumulus et des cirrus, ensuite nuageux avec altocumulus et cirrus plus épais et plus nombreux. Parfois aussi formation de quelques cumulus l’après-midi. Sur l’est du Hainaut, la province de Namur, le nord de la province du Luxembourg et le sud de la province de Liège, la convergence préfrontale est un peu plus active avec formation de cumulonimbus à base élevée au sein des altocumulus, accompagnés de virga voire de quelques précipitations atteignant le sol.
Ces précipitations, quand elles atteignent le sol, ne constituent que quelques dixièmes de millimètre mais s’accompagnent d’une baisse sensible de la température.
En Gaume, le temps reste beau avec quelques altocumulus, parfois castellanus, parfois aussi lenticularis.
Le 7 juillet 2019, le front froid traverse notre pays en première moitié de journée et est suivi d’air maritime frais rapidement influencé par un nouvel anticyclone entre l’Islande et l’Irlande, qui vient se positionner ensuite sur l’Écosse.
Le ciel est d’abord très nuageux à couvert avec altostratus / altocumulus / stratocumulus doublés de cumulus, puis la nappe se déchire en altocumulus avant de se dissiper, tandis que les cumulus persistent dans un ciel cette fois bleu.
Les éclaircies se manifestent dès la matinée au littoral, atteignent le centre peu avant midi et le sud-est seulement en soirée. En Gaume, le ciel reste très nuageux à couvert même toute la journée. Dans cette dernière région, on observe quelques précipitations principalement à la mi-journée (1,6 mm), pour un total de 1,9 mm à Buzenol. À Torgny, ces précipitations atteignent même 4 mm, tandis que Virton enregistre 2 mm. Ailleurs, les précipitations liées à ce front froid sont minimes ou nulles.
Les températures sont en baisse, avec des maxima de 18-19°C au littoral, 20-22°C en plaine et 16-18°C sur les hauteurs. En Gaume, le thermomètre n’affiche plus que 18-19°C.
Le 8 juillet 2019, des hautes pressions s’étendant de l’Arctique au sud-est de l’Angleterre déterminent le temps sur nos régions. La journée commence de manière froide. À Elsenborn, la température est descendue jusqu’à 1,6°C, et à Mont-Rigi, jusqu’à 3,8°C. En plaine, la valeur la plus basse a été mesurée à Genk avec 5,9°C. C’est froid, mais on reste loin des températures extrêmes du 1er juillet 1984, où il a encore gelé par endroit en Belgique.
En journée, le temps est nuageux à beau avec par endroit des bancs assez importants de stratocumulus le matin, rapidement doublés de cumulus en matinée avant que ces stratocumulus ne se dispersent. Mais il reste un voile d’altitude au-dessus des cumulus, cirrus et cirrostratus qui ne se dissipent qu’en après-midi. Parfois, des stratocumulus d’étalement se forment aussi l’après-midi.
En soirée, les éclaircies sont belles en de nombreux endroits.
Avec des vents de nord-ouest à nord, les températures restent fraîches en journée aussi, avec des maxima de 18°C au littoral, le plus souvent de 18 à 20°C en plaine et de 14 à 16°C sur les hauteurs. Même des endroits aussi privilégiés qu’Aubange et Hastière peinent à atteindre 20°C (respectivement 20,4 et 20,0°C).
Le 9 juillet 2019, l’anticyclone de la veille s’est scindé en deux, avec un noyau restant proche de l’Arctique et un autre noyau, dépendant davantage de l’anticyclone des Açores, qui vient s’installer juste au nord de nos régions. Ce noyau plus méridional contient toutefois encore de l’air frais, mais juste dans les basses couches jusqu’à 1600 mètres environ. De ce fait, la température au niveau 850 hPa (1533 mètres) n’est que de 3°C au-dessus de Beauvechain (soit 20°C de moins que 10 jours plus tôt).
Il en résulte du beau temps avec une petite instabilité de basses couches, se traduisant en la formation de cumulus humilis (parfois à la limite de mediocris). Sinon, le ciel est généralement bleu, à l’exception d’un petit voile de cirrus le matin et de bancs d’altocumulus en fin de journée.
Au littoral, les nuages moyens et élevés sont plus présents, au sud du pays, ils le sont moins.
La nuit a de nouveau été froide par endroit, surtout en plaine. On retiendra les 4,8°C de Genk et les 5,4°C de Retie. À Zaventem, les 6,7°C peuvent être considérés comme une température très basse pour cette station. Il ne s’agit toutefois pas d’un record. Récemment, en 2015, on y a mesuré 6,3°C le 31 juillet, tandis qu’en 1984, la température y était descendue jusqu’à 4,2°C le 1er juillet.
En journée, l’« ancien » air polaire maritime encore présent dans les basses couches empêche les maxima de briller : il faut en effet se contenter de 21-22°C en plaine (18-19°C au littoral) et de 17-18°C sur les hauteurs. Les stations très privilégiées comme Hastière et Angleur n’arrivent qu’à 22,0°C, tandis que Kleine Brogel atteint 22,6°C et Aubange, 22,2°C.
Le 10 juillet 2019, la partie sud d’un front chaud aborde le pays.
Après des éclaircies matinales, le ciel devient rapidement nuageux à très nuageux avec altocumulus, plus tard aussi stratocumulus et quelques faibles précipitations. Le tout est surmonté de voiles de cirrus / cirrostratus, voire d’altostratus.
Le sud et l’est du pays connaissent des éclaircies pendant plus longtemps, avec même une belle journée en Gaume, ciel bleu avec cirrus. En Ardenne, les altocumulus apparaissent en soirée, et en cours d’après-midi du côté de Liège. Ici et là, on note aussi la formation de quelques petits cumulus.
C’est pourtant à l’ouest du pays, dans la partie la plus nuageuse, qu’on observe les températures parmi les plus élevées, ceci en raison du front chaud et du changement de masse d’air. Chièvres monte jusqu’à 24,8°C et Beitem, jusqu’à 24,6°C. Le littoral n’en profite cependant pas vraiment, avec 21,3°C tant à Middelkerke qu’à Zeebruges (mais déjà 23,3°C à la base de Coxyde, à quelques kilomètres à l’intérieur des terres).
Ceci est lié aux eaux de la Mer du Nord, certes chaudes pour la saison avec 19°C au large et 20°C près des côtes, mais plus fraîches que la masse d’air à l’arrière du front chaud. Avec un vent en provenance de la mer, la température de l’air n’est guère supérieure à celle de l’eau.
Ailleurs dans le pays, on relève quelques 23°C en plaine sur le centre et l’est, et 21-22°C sur les hauteurs. Localement sur le sud et l’est, grâce à une meilleure insolation, les températures sont élevées aussi, notamment en Gaume où la barre des 25°C est tout juste franchie à Aubange. Plus chaud encore à Liège avec 26,0°C à Angleur (mais seulement 23,1°C à Bierset). Enfin, l’Entre-Sambre-et-Meuse est assez chaud aussi avec 24,7°C à Dourbes.
Enfin pour être complet, signalons que la nuit a encore été froide, localement, avec par exemple un minimum de 1,7°C à Elsenborn (grand écart à cette station : min = 1,7°C ; max = 21,3°C).
Si les températures sont revenues à la normale, le problème de la sécheresse, petit à petit, réapparaît. Il faut savoir que les dernières précipitations mesurables, à Uccle, remontent au 19 juin, soit une période sans précipitations de 21 jours, ce qui commence à devenir significatif. De même, l’indice de sécheresse au niveau de la Belgique (calculé sur 90 jours) se rapproche de plus en plus du seuil de sécheresse (on « touche » même déjà le premier niveau de sécheresse).
Le 11 juillet 2019, notre pays se retrouve dans un vague secteur chaud entre un marais barométrique à nuance anticyclonique, s’étendant de l’Espagne à l’Europe centrale, et de faibles dépressions en évolution du nord-ouest au nord-est des Îles Britanniques.
Le temps est généralement nuageux à très nuageux avec cirrostratus / altostratus souvent doublés d’altocumulus, parfois épais. Des éclaircies se développent l’après-midi avec cumulus (sauf au littoral) et encore quelques altocumulus, dont certains sont lenticularis.
Au-dessus des reliefs, les cumulus de l’après-midi se développent davantage, jusqu’à produire des cumulonimbus orageux. Ces orages ne touchent toutefois pas la Gaume. En contrepartie, le ciel reste très nuageux jusqu’au soir dans cette dernière région.
Malgré un vent à prédominance occidentale, les températures sont relativement chaudes avec 24 à 26°C en plaine et 20 à 21°C sur les hauteurs. Au littoral, les vents tournent temporairement au nord-ouest sous l’influence de la brise de mer et les températures n’y dépassent pas 21-22°C.
En dépit des orages, aucune grosse quantité d’eau n’est mesurée sur les réseaux pluviométriques (IRM + MB). La plus forte cote revient à Gouvy avec 5,8 mm.
Beau ciel au crépuscule ce 11 juillet à Cerfontaine avec des cirrocumulus et des altocumulus.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Cerfontaine.
Le 12 juillet 2019, une occlusion traverse le pays d’ouest en est, suivie d’une ligne post-frontale.
L’occlusion présente un caractère instable, avec des averses qui se forment dès la matinée sur le nord-ouest du pays, qui en fin de matinée prennent un caractère orageux et qui s’organisent rapidement en une ligne, qui traverse le centre du pays vers midi et l’est du pays en début d’après-midi. D’autres averses, avec encore des orages, se forment à l’arrière et sont notamment « boostées » par la ligne post-frontale.
Avant l’occlusion, le temps est assez beau avec des altocumulus floccus et castellanus. Après l’occlusion, le temps demeure instable avec des averses qui, comme dit précédemment, sont renforcées par la ligne post-frontale. Nous avons donc un ciel de traîne, avec cumulus et cumulonimbus alternant avec des éclaircies, accompagnées de quelques bancs d’altocumulus et stratocumulus. Dans le sud du pays, on observe parfois des brouillards matinaux, et la formation de cumulus se fait aussi avant le passage de l’occlusion.
Les températures maximales atteignent généralement 21-23°C sur l’ouest et le centre du pays et 23-25°C en Campine, en Gaume et dans les vallées. Sur les Hauts Plateaux, on observe 19-21°C.
Les précipitations, ici et là, sont abondantes. Quelques valeurs :Aubange : 18 mm, Deurne : 18 mm, Bierset : 17 mm, Vaux-Chèvremont : 16 mm...
Le 13 juillet 2019, une faible occlusion, en provenance du nord-est, traverse lentement le pays, suivie d’une autre ligne post-frontale qui aborde le nord du pays. Pendant ce temps, un anticyclone se centre près de l’Irlande et commence à exercer son influence sur nos régions.
Le temps est d’abord très gris, avec des stratocumulus se doublant progressivement de cumulus (fractus), le tout empreint d’une certaine instabilité résiduelle.
L’après-midi, on note des éclaircies avec des cumulus (jusqu’à congestus) et encore quelques bancs d’altocumulus / stratocumulus. Au sud du pays, les éclaircies sont moins marquées en raison d’un nombre plus élevé de stratocumulus.
L’occlusion donne encore ici et là quelques précipitations, comme par exemple à Beauvechain (2 mm entre 9 et 11 heures) et à Sint-Katelijne-Waver (3 mm dans le même créneau d’heures). Sur les Hauts-Plateaux, c’est principalement la ligne post-frontale qui donne quelques précipitations, comme à Mont-Rigi (2 mm entre 15 et 18 heures, et des précipitations un peu plus fortes, de l’ordre de 3 mm, entre 20 et 21 heures). Au total, c’est Gouvy qui reçoit le plus d’eau, avec 9,4 mm. Mais la majorité des stations reçoivent moins de 1 mm, voire pas de précipitations du tout.
Les températures maximales, en baisse, se situent autour de 18-19°C au littoral, 20-22°C en plaine et 17-18°C sur les hauteurs.
Le 14 juillet 2019, notre météo est déterminée par des courants septentrionaux humides et frais commandés par un anticyclone d’abord centré sur l’Irlande du Nord, puis sur l’Écosse.
Ces courants concernent une couche épaisse de 1500 mètres environ. Au-dessus, les hautes pressions, par subsidence, dessèchent et réchauffent progressivement l’air.
Il se forme donc une inversion, occupée par une couche presque continue de stratocumulus. En dessous, une faible instabilité de basses couches permet le développement de quelques cumulus, plus particulièrement lors de brèves éclaircies.
La Gaume, un peu à l’abri, connaît des stratocumulus plus minces et plus discontinus, avec quelques éclaircies plus larges.
Les températures n’atteignent les 20°C plus qu’en quelques endroits, avec 21,4°C à Kruishoutem et 20,0°C à Deurne et à Aubange. Sinon, on observe souvent près de 19°C en plaine et 14 à 15°C sur les hauteurs.
Le 15 juillet 2019, l’anticyclone, à présent centré sur le sud de l’Angleterre, se rapproche de plus en plus de nos régions, mais continue à nous envoyer l’air humide et frais de la Mer du Nord.
Les stratocumulus restent donc très présents, avec peu d’éclaircies, et à nouveau quelques cumulus qui parviennent à se développer sous la nappe. L’inversion, à présent, se situe vers 1300 mètres.
La Gaume, à nouveau, connaît des éclaircies plus larges, notamment l’après-midi. Là, les températures maximales atteignent 20-21°C.
Ailleurs, il fait plus frais encore que la veille, avec 18-19°C en plaine, 16-18°C sur le centre et le centre-est du pays et 12-15°C sur les hauteurs (12°C sur les Hautes-Fagnes, 15°C sur le Plateau ardennais).
Le 16 juillet 2019, le noyau anticyclonique finit par s’installer près de nos régions (un peu à l’ouest), mais il s’affaiblit rapidement, si bien qu’on peut parler à nouveau de marais barométrique à nuance anticyclonique. Toutefois, l’arrivée de l’air frais de la Mer du Nord est progressivement coupée, avec un temps qui devient graduellement plus clément.
Les stratocumulus se dispersent donc l’après-midi, avec des éclaircies devenant de plus en plus larges. On note alors temporairement un petit voile de cirrus / cirrostratus.
En Gaume, les stratocumulus se dispersent même dès le début de la matinée.
Les températures remontent un peu, avec des maxima de 19-20°C au littoral, 21-23°C en plaine (localement 19-20°C en cas de dissipation plus lente des stratocumulus), 18-19°C sur les hauteurs et 23°C en Gaume.
Le 17 juillet 2019 une très faible influence anticyclonique persiste sur nos régions, avec du beau temps qui, plus tard, devient voilé.
Les éclaircies sont en effet très larges en matinée, avec un ciel par moment serein, puis la formation de quelques petits cumulus. L’après-midi, les cumulus restent présents, mais on observe aussi des altocumulus (parfois aussi des cirrocumulus), des cirrus et, plus tard, des cirrostratus. Ce voile apparaît toutefois moins sur le sud-est du pays. Au littoral par contre, le voile devient plus épais avec altostratus translucidus, mais il y a absence de cumulus.
Les températures reprennent des couleurs estivales, avec 24 à 26°C en plaine (21 à 23°C au littoral) et 20 à 22°C sur les hauteurs.
Le 18 juillet 2019, des courants maritimes doux, mais faiblement perturbés déterminent le temps sur nos régions.
Le ciel est nuageux à beau, puis voilé, avec d’abord des éclaircies alternant avec d’importants bancs d’altocumulus, puis un voile de cirrostratus / altostratus doublés de cumulus et/ou stratocumulus. En soirée, encore parfois des altocumulus, toujours doublés de cumulus et/ou stratocumulus. Ici et là, le voile est suffisamment épais pour générer quelques très faibles précipitations en fin de journée.
Les vents soufflent d’ouest à sud-ouest et les températures maximales atteignent 21 à 22°C au littoral, 22 à 25°C en plaine et 21 à 23°C sur les hauteurs. Les vallées et la Gaume sont les plus privilégiées, avec 26,8°C à Aubange ; 26,0°C à Angleur et 25,2°C à Hastière.
Non loin de nous, les températures flirtent à nouveau avec les 30°C, comme à Nancy (29,6°C) et à Strasbourg (28,8°C). À Colmar et Mulhouse, cette barre est franchie (30,4 et 30,3°C).
Le 19 juillet 2019, un front froid traverse le pays dans la nuit du 18 au 19 et génère quelques précipitations sur l’est du pays. Un front chaud se manifeste déjà sur la Manche et atteint notre pays en fin de journée.
À Mont-Rigi, il pleut entre 1 et 6 heures, en général faiblement, et un peu plus fort entre 2 et 3 heures (2 mm sur 1 heure). À Humain, il pleuvine entre 21 heures et 3 heures. Au total, c’est Bièvre qui reçoit le plus avec 5,1 mm, suivi de Mont-Rigi avec 3,3 mm et d’Elsenborn avec 3,1 mm.
Le ciel est d’abord très nuageux avec des altocumulus, puis on observe des éclaircies avec des cirrus, puis un voile de cirrostratus (parfois discontinu), signe avant-coureur du front chaud. À cela s’ajoutent quelques altocumulus et stratocumulus et, le midi + l’après-midi, la formation de modestes cumulus.
En Ardenne, des suites des précipitations, le ciel est temporairement plus nuageux le matin, avec stratocumulus et cumulus fractus. Ensuite, l’évolution est assez similaire à celle des autres régions.
Les températures, selon le lieu, gagnent ou perdent quelques petits degrés par rapport à la veille, avec 22-23°C au littoral, 24-26°C, localement 27°C en plaine et 20-21°C sur les hauteurs, sous un petit vent de sud-ouest qui, en fin de journée, tourne au sud, puis au sud-est. Le littoral connaît l’après-midi un régime de brise de mer d’ouest-nord-ouest.
De l’air chaud reste assez proche de nos régions, avec par exemple 29,2°C à Paris-Montsouris.
Le 20 juillet 2019, une convergence pré-frontale et un front froid nous valent des orages, avec parfois de fortes précipitations en peu de temps, ainsi que des rafales de vent. Officiellement, ce sont Zaventem et Chièvres à connaître les plus forts coups de vent, avec 72 km/h, mais comme toujours dans le cadre des rafales convectives, des vitesses bien supérieures ont pu être atteintes.
Le premier complexe orageux, lié à la convergence préfrontale, aborde le littoral belge peu après 6 heures du matin, puis concerne une large bande côtière avant de s’éloigner vers le nord-est. Les derniers impacts de foudre sont signalés peu après 10 heures. Une seconde ligne orageuse, liée au front froid, aborde l’ouest du pays en tout début d’après-midi et quitte l’est du pays en fin d’après-midi. La Gaume et les contreforts méridionaux de l’Ardenne sont épargnés.
La première vague orageuse donne notamment de fortes précipitations à Coxyde avec 17 mm. À Middelkerke, on relève 22 mm entre 2 et 14 heures, fruit des deux offensives orageuses.
Ailleurs dans le pays, c’est la deuxième vague orageuse qui donne les précipitations, avec notamment une forte cote à Herve où il tombe 31 mm !
Les conditions météo dans les différentes régions :
La Gaume et une partie de l’Ardenne se situent sur la frange nord d’une bulle d’air très chaud s’étendant du centre au nord-est de la France et débordant sur l’Allemagne (34,4°C à Vichy ; 32,1°C à Troyes ; 33,2°C à Nancy ; 33,0°C à Francfort). Chez nous, la température atteint 28,7°C à Buzenol et 28,4°C à Hastière. Le temps est plutôt beau, avec des cirrus en matinée, accompagnés de quelques altocumulus castellanus, et formation de cumulus humilis l’après-midi, dont quelques-uns développent des tours convectives (congestus). Mais la tendance orageuse ne réussit pas, les tours s’effondrent à nouveau et le ciel se voile progressivement de cirrostratus / altostratus.
Dans une large bande centrale du pays, les altocumulus et stratocumulus du matin deviennent rapidement instables (castellanus évoluant en cumulonimbus), ce qui est reconnaissable, pour l’observateur au sol, aux parties très sombres dans les stratocumulus, voire aux virga ou averses. Les précipitations qui réussissent à atteindre le sol ne représentent toutefois que quelques dixièmes de millimètres au plus.
Les éclaircies reviennent par la suite avec encore de nombreux altocumulus castellanus et, plus tard, quelques cumulus, tandis que les cumulonimbus du front froid sont parfois déjà visibles de loin.
Cette zone orageuse, comme dit précédemment, s’accompagne de coups de vents et de précipitations parfois intenses. De la grêle est également signalée. Après cela, le ciel se dégage bien, avec des altocumulus résiduels et quelques cumulus post-frontaux.
Les températures, dans les éclaircies, montent à 26-28°C avant les orages de l’après-midi. Pendant les averses, les températures chutent parfois en dessous de 20°C (localement jusqu’à 17-18°C) avant de remonter à 24-26°C dans les éclaircies au sein de l’air un peu plus frais à l’arrière du front froid.
L’évolution du temps dans l’Entre-Sambre-et-Meuse n’est guère différente.
Sour l’ouest du pays, on observe des cumulonimbus orageux dès le matin, temporairement suivis d’éclaircies et bientôt de cumulus bourgeonnants et de cumulonimbus avec de nouvelles averses orageuses. L’après-midi, on note de larges éclaircies avec quelques cumulus (fractus au littoral, humilis plus à l’intérieur) et quelques cirrus spissatus.
Au littoral, les températures maximales atteignent 22-24°C, et 24-26°C un peu plus à l’intérieur. Ces maxima sont atteints après les orages.
Ciel menaçant au dessus de Bruxelles, le 20 juillet 2019.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Schaerbeek.
Le 21 juillet 2019, une crête anticyclonique se bâtit rapidement à l’arrière du front froid.
En altitude, les températures augmentent déjà par subsidence anticyclonique, tandis que les basses couches profitent encore de l’agréable petite fraîcheur de l’air post-frontal.
Le temps est beau, avec des cumulus fractus le matin (parfois aussi stratus fractus, voire stratus nebulosus temporaires), puis des cumulus humilis qui se développent jusqu’à l’inversion de subsidence. Au-dessus, on observe parfois un léger voile de cirrus.
En fin d’après-midi et soirée, les cumulus s’aplatissent parfois très fort ( à la limite de stratocumulus).
Ici et là le matin, on observe aussi encore quelques castellanus.
Les températures maximales : 21-22°C au littoral, 24-26°C en plaine et 21-23°C sur les hauteurs.
Le 22 juillet 2019, le premier jour de la vague de chaleur à venir est encore resté très raisonnable.
Sous un ciel bleu, parfois quelque peu voilé par des cirrus plus épais, les températures atteignent 28 à 30°C en plaine et dans les vallées, et 24 à 26°C sur les hauteurs.
L’anticyclone est désormais centré sur notre pays ou un peu au sud de celui-ci, et un pseudo-front sépare l’air très chaud, déjà présent sur une petite moitié sud de la France, d’un air un peu moins chaud se trouvant encore sur le restant de la France et le Benelux. C’est d’ailleurs un petit vent à tendance occidentale qui empêche la température de monter trop haut chez nous. Seules Hastière (30,0°C) et Kruishoutem (30,5°C) franchissent la barre des 30°C.
Au littoral, un régime de brise de mer d’ouest, s’instaurant l’après-midi, arrête dès 13 heures la hausse des températures, avec un maximum de 23,3°C à Zeebruges. À Middelkerke, le maximum n’est guère différent avec 23,6°C.
Le 23 juillet 2019, la nuit est encore bien agréable. Nulle part, le minimum est supérieur à 20°C. Bien souvent en plaine, ce minimum se situe même autour de 14-15°C, alors qu’il est de 16-18°C sur les (bas) plateaux. En bordure de mer, à Zeebruges, on relève 18,8°C, alors qu’à Elsenborn, on enregistre 10,0°C.
En journée, le ciel est serein ou presque partout. Tout au plus voit-on quelques cirrus isolés. La création d’un nouveau noyau anticyclonique sur le nord de l’Allemagne, puis le Danemark, nous vaut des vents de sud-est, puis d’est qui acheminent de l’air de plus en plus chaud. Les maxima, souvent atteints en fin d’après-midi ou début de soirée, finissent par atteindre des valeurs de 34 à 35°C, localement 36°C en plaine et de 31 à 32°C sur les hauteurs.
Les plus fortes valeurs : Angleur : 38,0°C, Hastière : 35,8°C, Koersel : 35,8°C, Chièvres : 35,5°C, Schaffen : 35,5°C, Gosselies : 35,1°C, Sivry : 35,0°C...
À cela s’ajoute quelques très gros écarts entre le minimum et le maximum de la journée : Elsenborn : 10,0°C / 32,4°C, Diepenbeek : 12,5°C / 34,7°C, Chièvres : 13,8°C / 35,5°C, Dourbes : 13,6°C / 34,7°C, Beitem : 13,6°C / 34,4°C, Retie : 13,3°C / 33,8°C, Buzenol : 13,3°C / 33,7°C, Zaventem : 14,3°C / 34,4°C...
À Zeebruges par contre, c’est tout l’inverse qui se passe, avec un minimum de 18,8°C et un maximum de 28,5°C. Là, un régime de brise de mer de nord-est s’instaure dès la fin de la matinée, d’abord hésitant avec encore temporairement des poussées de vent de sud-est et des températures de 27-28°C, puis plus franc de nord-nord-est en milieu d’après-midi, avec des températures de 24-25°C.
À quelques centaines de mètres à l’intérieur des terres, cette brise de mer ne parvient plus vraiment à s’imposer et les températures sont presque aussi élevées qu’ailleurs (32,6°C à l’aéroport de Middelkerke).
Enfin, les sondages atmosphériques révèlent déjà aujourd’hui l’arrivée de l’air encore plus chaud qui nous attend le lendemain. Au-dessus d’Idar-Oberstein, la température au niveau 850 hPa était encore de 16°C à 2 heures sous une inversion située vers 1800-1900 mètres. À 20 heures, au niveau 850 hPa, la température atteint désormais 20°C alors qu’une nouvelle inversion s’est formée vers 2300 mètres, surmontée d’un air à 14°C à plus de 2500 mètres d’altitude ! L’air au-dessus de cette inversion continuera à se réchauffer durant la nuit, si bien que les températures au niveau 700 hPa flirteront bientôt à nouveau avec des records.
C’est le cas aussi au-dessus de Beauvechain, où l’inversion en question se présente plutôt comme une isothermie. Mais on remarquera surtout la couche d’air très chaud qui persiste la nuit à une grosse centaine de mètres au-dessus du sol, avec 31°C à 242 m d’altitude (soit une hauteur de 115 mètres par rapport au lieu où le ballon est lancé).
En surface, on constate de grandes disparités. À minuit (L.T.), les températures les plus élevées sont mesurées sans surprise aux stations de plateau, dont Beauvechain même avec 26,8°C, et Bierset avec 27,3°C. Plus surprenants : les 26,9°C de Schaffen, pendant que Retie, juste au nord, ne mesure que 20,9°C. À Uccle, chose inhabituelle, le rafraîchissement nocturne est meilleur (24,0°C) qu’à Zaventem (24,6°C). Mais très peu d’endroits sont déjà tombés en dessous de 20°C (Elsenborn : 16,7°C ; Buzenol : 18,8°C ; Mont-Rigi : 19,0°C à titre d’exemples).
Très belle photo d'un Cumulonimbus majestueux et isolé s'élevant bien haut, au dessus
de la région de Durbuy, vu depuis Warlet ce 24 juillet 2019.
Il sera visible à partir de nombreux endroits en Belgique.
Photo : Hubert Maldague.
Le 24 juillet 2019 : UN FESTIVAL DE RECORDS ET LES PREMIERS 40°C DE L’HISTOIRE EN BELGIQUE… MAIS PAS ENCORE DE RECORDS POUR TOUT LE MONDE
La nuit et le matin, la météo de notre pays continue à être déterminée par des courants tropicaux commandés par un long anticyclone à l’est, s’étendant, avec plusieurs noyaux, de la Suisse à la Scandinavie. À l’ouest, les pressions sont relativement basses avec notamment une dépression sur l’Océan et une autre entre l’Islande et l’Écosse.
Rappelons la présence d'une couche d’air très chaud au-dessus de notre pays la nuit, avec 31°C à une hauteur de 115 mètres au-dessus du sol de Beauvechain. Il s’ensuit qu’en surface, les nuits sont souvent restées chaudes au-dessus des plateaux, avec des minima ne descendant pas en dessous de 23,9°C à Bierset et de 23,2°C à Beauvechain, mais « seulement » 21,8°C à Uccle. À cette station, de l’air plus frais lié au refroidissement du sol a mieux réussi à se mélanger à l’air chaud, avant que les températures ne remontent à 5 heures à la suite d’une petite augmentation du vent.
Les plaines et, surtout, les cuvettes et les vallées bénéficient souvent davantage d’une petite fraîcheur nocturne. Elsenborn descend jusqu’à 13,1°C et Hastière, jusqu’à 13,6°C. En plaine, nous avons encore pas mal de valeurs de 16-17°C, voire localement 15°C.
Mais dès huit heures du matin, il fait chaud, avec la barre des 25°C déjà dépassée par endroit.
À ce moment, nous avons une ligne de convergence qui se rapproche rapidement de la côte belge avec, tôt le matin, quelques averses au large et, très loin au large, aussi des orages. Sur la côte même, on observe de nombreux altocumulus castellanus qui persistent un certains temps. Ces castellanus matinaux, dans une moindre mesure, affectent aussi l’ouest du pays.
Sinon, le ciel est généralement serein, à l’exception de quelques très rares cirrus et quelques encore plus rares cumulus à base très élevée. Au littoral, il subsiste quelques bancs d’altocumulus.
Dans un premier temps, les vents soufflent de sud-est à sud partout, mais après, la ligne de convergence (ou ce qui en reste) parvient à s’avancer vers l’intérieur des terres avec des vents tournant à l’ouest, puis au nord-ouest sur une portion de plus en plus grande du territoire belge.
Même si l’infiltration maritime ne réussit pas vraiment, l’ouest et, dans une moindre mesure le centre, perdent quelques degrés et ne connaîtront pas de records. En effet, sur l’ouest des plaines, les maxima se situent autour de 34-35°C (près de 30°C au littoral), tandis que sur l’est, les températures deviennent tout à fait extrêmes avec 37-39°C, voire 40°C en plaine et dans les vallées, ainsi que sur les plateaux du centre-est, et encore 34 à 36°C sur les hauteurs. C'est à Angleur qu'il fera le plus chaud avec 40,2°C. Pour la première fois en Belgique, la barre des 40°C est atteinte (voir notre article ici pour les valeurs des 24 et 25 juillet relevées dans le réseau de stations officielles.)
Parlons enfin de l’unique cumulonimbus orageux, à développement explosif, qui s’est formé peu avant 18 heures à la limite des provinces de Namur, Liège et Luxembourg , non loin de Durbuy, et qui s’effondra une grosse heure plus tard du côté de Trois-Ponts.
Bien que des précipitations soient bien visibles sur les images radar, aucune donnée de précipitations significatives ne nous est parvenue (1 mm à Bra-sur-Lienne). De fortes pluies, de la grêle, des arbres arrachés et même des inondations ont pourtant été rapportés. Une seule station de particulier, Ferrières, nous donne 6,6 mm tombés entre 18h30 et 18h50.
Le 25 juillet 2019 est LA journée de la tous les superlatifs.
Les 40°C seront cette fois dépassés dans bon nombre de stations. Uccle manquera ce seuil pour 3 dixième (39,7°C).
Citons par exemple : Begijnendijk : 41,8°C (nouveau record national, toutes stations et tous mois confondus), Houyet : 41,6°C, Angleur et Koersel : 41,0°C, Beitem : 40,7°C, Kleine Brogel : 40,6°C, Gosselies Munte / Semmerzake, Kruishoutem et Deurne : 40,4°C, Sint-Katelijne-Waver : 40,3°C, Hastière et Zaventem : 40,2°C, Beauvechain : 40,1°C...
(voir notre article ici pour les valeurs des 24 et 25 juillet relevées dans le réseau de stations officielles.)
Voici à présent le déroulement de la journée.
La zone de convergence, qui la veille nous a valu des vents de nord-ouest et une (très légère) infiltration maritime, a été repoussée vers le nord, si bien que les vents de sud-est peuvent revenir sur tout le pays. Quelques endroits profitent encore d’une petite fraîcheur nocturne avec des minima de 17-19°C, très localement même un peu moins, sinon la nuit est chaude, plus particulièrement sur les plateaux, avec des minima de 23,7°C à Uccle et 23,5°C à Uccle. Bierset, cette fois-ci, est descendu un brin plus bas avec 22,9°C.
Les températures de 8 heures annoncent déjà la couleur, avec 24 à 26°C en de nombreux endroits (même déjà 26,6°C à Saint-Hubert). Ensuite, le soleil de plomb fait le reste. Car le ciel est serein à peu nuageux, avec juste quelques bancs d’altocumulus, dont des floccus et castellanus. À 10 heures du matin, bien des endroits atteignent déjà 30°C et à midi, ce sont les 35°C qui commencent à tomber.
Peu à après, la convection s’enclenche sur l’est du pays, avec de l’activité orageuse dès le début de l’après-midi sur l’est des Hautes-Fagnes. Sur le centre du pays, les premiers cumulus se forment en milieu d’après-midi, avec de grandes disparités locales, développement rapide ou non en cumulus congestus et cumulonimbus.
À ce moment-là, il fait incroyablement chaud, avec parfois de petites rafales de vent qui font plus penser à un sèche-cheveux qu’à un vent du dehors. La plupart des endroits sont en train d’atteindre leur maximum ou sont très proches de ce maximum. Puis, en fin d’après-midi / début de soirée, un second maximum est atteint en certains endroits, qui fait paraître l’air plus étouffant encore. À Zaventem par exemple, on mesure 39,8°C à 18 heures. Une petite turbulence, à ce moment, liée à la convection, nous vaut des bouffées d’air chaud comme on n’en a jamais vu en Belgique.
Des orages se développent sur le centre-est du pays, et touchent Bruxelles et sa région environnante vers 20 heures. Parfois, ces orages sont secs ou presque, avec davantage de virga que de précipitations.
Virga (précipitations ne touchant pas le sol) sont bien visibles sur cette vue
prise à partir de Schaerbeek, ce 25 juillet 2019 vers 21h.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Schaerbeek.
D’autres régions échappent même complètement à la convection, mais voient les cumulonimbus au loin. D’autres encore, au contraire, sont fortement touchées, comme par exemple à Braine-l’Alleud et Lillois où vers 19h30 on parle de déluge accompagné de grêle. Une station de particulier y mesure 22,1 mm de précipitations entre 19h30 et 19h50, alors que la température, en 1 heure de temps, y perd près de 18°C en passant de 40°C -> 22°C (aléa : ± 1°C).
Au littoral, les orages sont tardifs mais frappent fort aussi, avec en fin de soirée 13 mm de précipitations, des rafales de 76 km/h et une forte chute de la température également, descendant temporairement jusqu’à 22°C avec un vent tournant au nord-ouest (donc venant de la mer).
Mais de fortes chutes de la température sont observées aussi avec très peu de précipitations. À Uccle, 1,7 mm de pluie suffisent pour faire baisser la température de 38,1°C (18h) à 25,0°C (20h), avant qu’elle ne remonte à nouveau durant la nuit (27,8°C à 00h).
À 23 heures, les disparités sont parfois très fortes entre des régions qui restent plus ou moins fraîches par un outflow orageux (23-25°C) et des zones non touchées qui affichent parfois encore 33°C (Beitem, Melle). Mais à une bonne centaine de mètres au-dessus de nos têtes, l’air reste incroyablement chaud. Le sondage de minuit de Beauvechain révèle une couche d’air à 35°C entre 250 et 450 mètres d’altitude (donc une grosse centaine de mètres, en moyenne, au-dessus du sol du Brabant Wallon). Au niveau 850 hPa (1547 mètres), les 25°C pulvérisent également tous les records de température à cette altitude. Par contre, le record n’est pas battu au niveau 700 hPa (10°C à 3203 mètres), ce qui témoigne d’une grande instabilité de l’air.
Orage diurne et coup de foudre touchant le sol dans le Brabant Wallon ce 25 juillet 2019.
A certains endroits, comme à Braine-L'Alleud, il y aura des précipitations intenses et de la grèle.
Photo : Jérémy Lokuli.
Le 26 juillet 2019, si la veille, la situation atmosphérique était encore très nette, avec de hautes pressions à l’est, de basses pressions à l’ouest et un flux très chaud de sud-est à sud sur l’ensemble de notre pays, cette situation devient plus complexe dans les basses couches en ce 26 juillet, avec creux thermiques diffus, lignes de convergence et restants d’outflows orageux de la veille.
Le matin, nous avons deux lignes de convergence plus ou moins axées nord-sud, une première sur l’est de la France qui frôle le sud de notre pays, et une seconde sur le centre et le nord de la France, qui aborde l’ouest du pays, puis le traverse rapidement en matinée avant de ralentir et de traîner sur l’est et le nord-est du pays. À cela s’ajoute encore, pour le nord-ouest du pays, le jeu de la brise de mer.
Il en résulte une tripartition de notre pays.
1) Un air torride qui persiste longtemps sur l’est et le nord-est du pays, notamment sur les provinces de Liège et du Limbourg, avec des températures qui dépassent encore 38°C par endroit.
Les vents soufflent d’est à sud-est une bonne partie de la journée et le temps est d’abord beau, avec des cirrus et des altocumulus, parfois castellanus, parfois aussi lenticularis. Mais la ligne de convergence, tout doucement, s’approche quand même et sert en même de temps de rail pour des averses orageuses, dès le tout début de l’après-midi dans les Cantons de l’Est (du côté de Raeren, La Calamine) puis, vers le milieu d’après-midi aussi au Limbourg, et enfin en soirée sur le nord du pays.
La convection est parfois très brusque (cumulus congestus à peine formés explosant en cumulonimbus) et les averses, parfois assez intenses. À Retie, il tombe 16 mm dans le cadre de ces orages, dont 9 mm en une heure.
Les températures maximale, encore particulièrement élevées, atteignent 38,9°C à Koersel, 38,4°C à Kleine Brogel, 37,1°C à Diepenbeek et à Genk, mais aussi 35,5°C à Elsenborn et 34,4°C à Spa-la Sauvenière.
2) Des infiltrations maritimes dans la zone à l’ouest de la zone de convergence, liées à des vents d’ouest à nord-ouest dans les basses couches, sous une inversion vers 1000 mètres environ.
Le centre du pays est d’abord encore soumis à des vents d’est chauds, soufflant par rafales, avec par exemple 25,8°C à Uccle à 8 heures, puis 30,0°C à 11 heures. Mais ensuite les vents tournent à l’ouest, puis au nord-ouest et la température baisse d’abord un peu, pour remonter ensuite, mais « seulement » jusqu’à 31,5°C (toujours à Uccle). Avec un taux d’humidité augmentant, cette chaleur est toutefois plus pénible encore, pour certaines personnes, que les 39-40°C de la veille.
À l’ouest de Bruxelles, les vents d’ouest à nord-ouest arrivent un peu plus tôt, à l’est un peu plus tard avec des maxima qui, là, atteignent encore 33 à 36°C.
Le temps est beau, avec cirrus et altocumulus, parfois castellanus, parfois aussi lenticularis, mais en raison de l’inversion, pas de cumulus. Les couches moyennes sont par contre instables, avec parfois des castellanus bourgeonnants.
3) La zone sous l’influence directe de la brise de mer, se fondant au vent général d’ouest à nord-ouest.
Le long de la bande côtière, cette brise de mer se lève dès le matin et reste assez constante tout au long de la journée, avec des vents moyens autour de 20 km/h et de petites rafales à 30 km/h, augmentant jusqu’à 40 km/h en soirée.
Là, le temps est bien rafraîchi, avec des températures le plus souvent proches de 23°C à l’ouest de la côte belge et de 24°C à l’est, avec parfois encore quelques bouffées d’air un peu plus chaud. C’est ainsi que le maximum atteint 26,5 à Zeebruges et 25,1°C à Dunkerque, mais seulement 24,3°C à Middelkerke. Cette fraîcheur marine pénètre assez loin à l’intérieur des terres et est encore bien perceptible à Dixmude, Gistel et Bruges, où les maxima restent largement inférieurs à 30°C.
Le ciel n’est pas très différent de celui du centre du pays, avec cirrus et altocumulus, souvent floccus et castellanus.
En soirée, un peu d’activité orageuse est également observée sur l’extrême ouest du pays et durant la nuit, aussi sur le centre-est. En fin de nuit, des orages français pénètrent dans le sud-ouest de la Belgique tandis que des foyers éclatent aussi à nouveau sur l’est.
Très belle photo d'éclairs dans la région d'Estinnes, ce 27 juillet 2019.
Photo : Jérémy Lokuli.
Le 27 juillet 2019, on a un gros contraste par rapport aux journées précédentes. Le temps est gris, souvent pluvieux et surtout frais, avec des maxima parfois de 20°C inférieurs à ceux de l’avant-veille. Ci-dessous, une petite liste reprenant quelques maxima du 27 juillet avec, entre parenthèses, ceux du 25 juillet : Bierset : 19,6°C (39,5°C), Dourbes : 20,0°C (39,8°C), Beauvechain : 20,0°C (40,1°C), Ernage : 20,3°C (39,2°C), Zaventem : 20,5°C (40,2°C), Chièvres : 20,5°C (40,4°C)...
Pendant ce temps, une bulle d’air très chaud persiste sur les Pays-Bas et le Nord-ouest de l’Allemagne, même si la canicule s’essouffle un peu là aussi. Mais les maxima atteignent encore 32,9°C à Twenthe (NL) et 32,1°C à Münster (DE). La limite d’influence de cet air chaud se présente comme une ligne presque droite, orientée nord-ouest – sud-est, qui passe juste au nord d’Amsterdam (côté NW) et de Düsseldorf (côté SE). Cette limite fait partie d’une ligne de convergence préfrontale quasi-stationnaire, qui est la plus marquée au niveau du tronçon précité.
À l’arrière, un front froid s’approche tout doucement de notre pays, puis devient à son tour stationnaire sur la France.
Notre pays se retrouve donc en sandwich entre la convergence préfrontale et le front, avec dans les basses couches un flux de nord-ouest frais, commandé par de faibles basses pressions thermiques sur l’Allemagne, et dans les couches supérieures un flux de sud-est encore assez chaud, sur le bord extrême de hautes pressions chaudes formant une circulation fermée au-dessus de la Scandinavie.
Les deux flux superposés, quoique soufflant en sens opposé, véhiculent tous les deux de l’air humide, avec une structure des couches moyennes qui n’est plus très instable, ce qui a grandement empêché la formation d’une offensive orageuse d’envergure sur notre pays. Mais les discontinuités et forçages (en partie liés à d’autres lignes de convergence plus anciennes) restent suffisants pour des précipitations par moment intenses (embedded Cb) et encore l’un ou l’autre coup de tonnerre.
Le temps est déjà très nuageux en matinée avec stratocumulus (parfois aussi altocumulus) et cumulus fractus, puis devient couvert avec nimbostratus pluvieux, doublé de fractus (pannus), dans lesquels s’enclavent des cumulonimbus (précipitations plus fortes et éventuelle manifestation orageuse).
Au littoral, on observe encore quelques déchirures dans les nuages en matinée, avec cirrus épais et coins de ciel bleu.
En Haute Belgique, les fractus sont suffisamment bas pour toucher le sol des plateaux et s’accrocher aux versants des vallées.
Les précipitations, qui tombent le plus souvent en fin de matinée ou l’après-midi, sont parfois très abondantes. À Ernage, il tombe 27 mm en à peine deux heures (entre 15 et 17 heures). À Bruxelles, on observe deux épisodes à fortes précipitations (10 mm par heure dans certains quartiers), le premier entre 11 et 12 heures, le second entre 15 et 16 heures.
La nuit suivante, c’est au tour de Spa-la Sauvenière de connaître de fortes précipitations, avec 34 mm tombés en deuxième partie de nuit. Les précipitations dans la région sont telles que la course des 24 heures de Spa-Francorchamps doivent être interrompue en fin de nuit.
Au total (observations de 8h à 8h), les précipitations dépassent 40 mm par endroits, avec 43 mm à Bruxelles-National, 42 mm à Gembloux, 41 mm à Wavre et 40 mm à Ernage et à Courrière. À Spa, les 40 mm ne sont tout juste pas atteints, avec 39 mm. Gorsem, qui a connu à la fois de fortes précipitations en journée et de fortes précipitations durant la nuit suivante, arrive même à 58 mm. D’autre part, des localités échappent aussi à ces grosses précipitations, comme par exemple Hastière (0,4 mm), Semmerzake (1,1 mm), Florennes (3,0 mm) ou encore Passendaele (3,6 mm).
Les températures maximales : 22°C sur les franges ouest, nord et nord-est du pays (bande côtière exceptée), sinon le plus souvent 20-21°C en plaine et 17-19°C sur les hauteurs.
Pour en revenir aux hautes pressions chaudes, formant une circulation fermée au-dessus de la Scandinavie, celles-ci sont responsables, là, de températures particulièrement élevées en surface, notamment sur la partie centrale de la Scandinavie (bulle chaude qui a fini par se détacher du flux chaud qui nous avait concerné et qui, elle, ne s’essouffle pas). Notamment plusieurs localités situées au-delà du cercle polaire connaissent des températures vraiment très élevées, comme Saltdal (Norvège) avec 34,6°C et Kvikkjokk (Suède) avec 33,1°C.
A Beausaint ce 27 juillet au soir, les fractus sont suffisamment bas pour toucher
le sol des plateaux et s’accrocher aux versants des vallées.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Beausaint.
Le 28 juillet 2019, la situation n’évolue que lentement sur nos régions. La moitié nord des Pays-Bas reste dans l’air chaud, mais la canicule continue à s’atténuer avec les 30°C qui ne sont atteints plus que localement. Les précipitations restent abondantes par place sur le nord et l’est de la Belgique, mais diminuent fortement, voire disparaissent sur les autres régions. Le front froid, très affaibli, finit par remonter vers le nord et pousse devant lui la ligne de convergence préfrontale qui s’était longtemps immobilisée sur les Pays-Bas.
Chez nous, cela se traduit par un temps couvert et frais, avec nimbostratus pluvieux en matinée, voire aussi l’après-midi sur de nombreuses régions du nord et de l’est du pays. Sinon, on observe des stratus et stratocumulus avec peu ou pas de précipitations, stratocumulus qui, en après-midi, se doublent de cumulus puis tendent à se déchirer. Ici et là, de franches éclaircies sont même observées au coucher du soleil, comme par exemple dans l’Entre-Sambre-et-Meuse.
Les températures maximales : 18 à 20°C en plaine (le plus frais dans les régions pluvieuses du nord et de l’est), 15 à 16°C sur les hauteurs.
Pendant ce temps, de gros îlots de chaleur persistent en Scandinavie, avec 33,3°C à Helsinki (Finlande), 32,1°C à Stockholm (Suède) et même 34,8°C à Mosjoen (Norvège).
Le 29 juillet 2019, beau temps normal pour la Belgique.
À l’arrière du front froid, au sud-ouest de celui-ci, un anticyclone se développe sur la France, puis se scinde avec un noyau sur la Suisse et l’Autriche et un autre sur la Mer du Nord au large des côtes néerlandaises, allemandes et danoises.
Le vent de sud-ouest à sud devient variable, tandis qu’un régime de brise de mer s’instaure au littoral, vents de sud-ouest tournant au nord-ouest, puis au nord et enfin au nord-est.
Le temps est beau partout dans le pays, avec en fin de matinée formation de cumulus humilis, cumulus qui s’aplatissent et se résorbent très vite par la suite. À côté de cela, on note aussi quelques rares cirrus. Au sud du pays, on observe aussi des brouillards matinaux. Au littoral par contre, le temps est légèrement différent. Il n’y a ni brouillards, ni cumulus, mais des cirrus plus nombreux et des altocumulus, parfois floccus, parfois aussi undulatus.
Les températures maximales atteignent 22°C au littoral, le plus souvent 25 à 26°C en plaine et 21 à 22°C sur les hauteurs. Les températures les plus élevées sont enregistrées à Koersel (26,9°C) et à Angleur (26,4°C).
La chaleur s’est à présent retirée vers l’est de l’Allemagne, avec des températures encore fort élevées à Berlin (34,0°C à l’ex-aéroport de Tempelhof, qui était opérationnel jusqu’en 2008). En Scandinavie aussi, quelques îlots de chaleurs persistent. À Kotsoy en Norvège, à presque 63° de latitude nord, la température atteint encore 32,5°C.
Le 30 juillet 2019, à l’avant d’une virulente dépression qui s’était formée la veille au large du Golfe de Gascogne et qui s’est engouffrée par la suite dans la Manche, un nouveau flux d’air chaud s’est mis en route et concerne cette fois-ci une grande partie de l’Allemagne, où les températures redépassent les 30°C.
La Belgique y échappe de justesse grâce à une ligne de convergence, qui dès le matin fait basculer les vents au secteur sud-ouest à sud, avec de l’air maritime moins chaud à la clé. Cette convergence est bientôt suivie d’une occlusion associée à la dépression sur la Manche, puis sur le sud de l’Angleterre. Seuls le nord-est et l’est de la Belgique subissent un peu de cette chaleur, avec 28,9°C en début d’après-midi à Koersel. Angleur, en extrême bordure de cet air chaud, enregistre encore 27,9°C.
Ailleurs dans le pays, les températures sont raisonnablement élevées, dans le même ordre de grandeur que la veille, avec 25-27°C en plaine et 22°C sur les hauteurs ardennaises (les Hautes-Fagnes sont davantage du côté chaud, avec là 24-25°C).
Le temps est d’abord très beau, puis devient un peu plus instable, avec d’abord une très faible ligne de précipitations (castellanus développés) qui traverse la moitié sud-est du pays en début d’après-midi, puis une ligne d’averses un peu mieux formées (à partir de cumulus) qui aborde l’ouest en début de soirée et qui concerne essentiellement la Flandre Occidentale. L’activité orageuse qui y est associée reste cependant en France et ne dépasse pas nos frontières.
Sinon, le ciel est serein en matinée avant l’apparition d’ altocumulus castellanus en fin de matinée et la formation de cumulus à développement le plus souvent modeste l’après-midi. Quelques altocumulus et stratocumulus accompagnent ces cumulus. En d’autres termes, l’impression générale de beau temps reste présente même l’après-midi dans la plupart des régions, mais à nouveau avec des températures très raisonnables. Et là où les averses parviennent à se former, les quantités de précipitations restent faibles.
Quelques rafales sont également observées, notamment sur l’ouest de la côte belge avec 58 km/h à Coxyde. Mais là aussi, la Belgique échappe aux méfaits de la dépression. Sur les côtes françaises, le vent est plus fort, avec déjà 61 km/h à Dunkerque, 72 km/h à Boulogne, 82 km/h au Cap Griz-Nez et 106 km/h à Barfleur (Cotentin).
Le 31 juillet 2019, la chaleur a fini par être chassée de l’Europe septentrionale, occidentale et centrale. Les températures maximales prennent des valeurs très normales dans la plupart des pays d’Europe, avec le plus souvent en plaine : 18 à 22°C sur les Îles Bitanniques, 22 à 24°C au Benelux et dans le nord de la France, 24 à 26°C en Allemagne.
Le pourtour de la Méditerranée est également « normalement » chaud, avec une trentaine de degrés le long des côtes, pendant que la véritable canicule s’est retirée dans les régions où elle est « chez elle », c’est-à-dire en Andalousie ainsi qu’à l’intérieur de la Sardaigne, de l’Italie méridionale et de la Grèce.
La Scandinavie a même retrouvé sa fraîcheur, avec un maximum de 15,8°C à Stockholm et de 16,8°C à Oslo. Quelques fjords conservent encore des restants de l’air chaud, comme Trondheim avec 25,0°C et Skamdal, tout près du cercle polaire, avec 23,8°C. Mais il ne s’agit plus que de poches d’air (assez) chaud, souvent à des endroits géographiquement confinés. La majeure partie de la Norvège partage désormais la fraîcheur avec la Suède et la Finlande.
Chez nous en Belgique, il fait frais aussi, à présent. Enfin… Une fraîcheur normale : des températures proches des normes saisonnières avec 21°C au littoral, 21 à 23°C en plaine et 18 à 19°C sur les hauteurs. Seule la Campine reste un peu plus chaude, avec des températures qui frisent les 25°C à Koersel (24,8°C).
Malgré le flux de sud-ouest, le temps n’est pas encore trop mauvais, avec des cumulus / stratocumulus se dispersant en fin de matinée, laissant la place à des éclaircies et à de modestes cumulus, accompagnés de cirrus, quelques bancs d’altocumulus et quelques nouveaux bancs de stratocumulus. Les quelques cumulus qui se développent un peu plus viennent littéralement s’encastrer dans ces stratocumulus.
Le soir, on note généralement de belles éclaircies.
Au littoral, le temps est un peu plus instable avec quelques faibles averses. Ici et là, des averses trouvent aussi le chemin vers l’intérieur des terres, comme à Melle (3 mm tombés l’après-midi) ou Mont-Rigi (3 mm tombés en matinée). Mais le gros de l’activité post-frontale reste réservé pour les Pays-Bas (plus particulièrement l’ouest et le centre de ce pays), où les averses sont nombreuses et parfois conséquentes (jusqu’à 36 mm de précipitations à Hoek van Holland, dont 28 mm tombent en 2 heures seulement (entre 11 et 13 heures)). Ces précipitations se sont également accompagnées d’activité orageuse.
Conclusion
Encore un mois « normal » qui est tout, sauf normal. Si l’on regarde les paramètres généraux, sur l’ensemble du mois, la plupart d’entre eux reste dans la plage du normal, et parmi les quelques-uns qui n’y sont pas, aucun n’est exceptionnel.
C’est symptomatique de ces dernières années : les extrêmes se multiplient, mais s’annulent les uns les autres. C’est particulièrement vrai pour les précipitations. Quelques très grosses averses annulent « statistiquement parlant » de longues sécheresses.
Mais les pointes extrêmes de température, cette fois-ci, se sont aussi plus ou moins noyées dans les statistiques moyennes. Ce qui veut dire que, même si les changements climatiques sont visibles au niveau des moyennes (augmentation de X °C, de X % des températures et des précipitations), la véritable dimension du changement climatique ne peut être appréhendée que dans une analyse jour par jour d’une série climatologique. Et ce sera particulièrement vrai pour le chercheur en 2025, qui se penchera entre autres sur l’année 2019.
Dernière journée de ce mois de juillet 2019 fort grise comme ici à Braine-l'Alleud, ce 31.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Braine-L'Alleud.
Écart aux normales des températures et précipitations pour l'Europe occidentale
Écart des températures moyennes mensuelles par rapport aux normales (en °C)
Pourcentages des précipitations mensuelles par rapport à la normale (100)
Source : NOAA
Comparaison avec nos tendances saisonnières.
Comme annoncé, le début du mois de juillet fût assez proche des normes au niveau des températures, et finalement moins orageux comme prévu. Un temps assez sec mais parfois frais pour la suite de la première décade de ce mois de juillet et la première partie de la seconde avant une nette amélioration ensuite, même si elle aura pris quelques jours de retard par rapport à ce qui avait été annoncé. Cette période, annoncée comme estivale, fut aussi plus chaude que prévue, avec une forte vague de chaleur (quoique courte dans le temps), ce qui n'avait pas été vue en temps que telle. Le rafraîchissement et les orages furent par contre bien présents en fin de mois.
Les valeurs annoncées (entre parenthèses) furent bien conformes avec les valeurs enregistrées que ce soit pour la température : +1.1°C (+0.8°C), les précipitations 72% (75%) et l'insolation 118% (115%). Bref, une nouvelle tendance saisonnière cernée avec succès ce mois-ci encore.
Les Tendances saisonnières pour juillet 2019
(publiées le 30 juin pour nos abonnés Premium)
{jumi [staticfiles/climatology/saisos_fr.php][2019JUL][2019][JUL][1]}
La période la plus chaude de cet été, avec des journées caniculaires, annoncée au départ pour le tout début juillet, aura donc concerné notre pays avec une semaine d'avance. Seul changement majeur par rapport au mois dernier, un peu plus frais et moins orageux que prévu initialement. Le début du mois restera dans les normes au niveau températures et il continuera à faire sec, en tout cas la première semaine, avant sans doute un temps plus mitigé, avant de connaître une nette amélioration en cours de seconde décade, avec le retour de jours estivaux. Ensuite, le temps devrait devenir plus instable et moins chaud avec l'arrivée des orages. Mais à moins d'une grosse surprise, les cumuls pluviométriques qui devraient être enregistrés ce mois de juillet, resteraient finalement en deçà des normales..