Résumé juin 2019
- Détails
- Publication : lundi 1 juillet 2019 08:16
- Écrit par : Philippe Mievis
La position des centres de pression et des masses d'air (à 850 hPa)
Période | Type de masse d'air | Cause |
du 1 au 3 | Maritime | Dépressions GB |
du 4 au 6 | Maritime | Dépressions GB et Allemagne |
du 7 au 9 | Maritime | Dépression Golfe de Gascogne => Mer Nord |
du 10 au 11 | Maritime | Dépression Benelux |
du 12 au 14 | Maritime | Dépression France => Mer Nord |
du 15 au 16 | Maritime | Dépression France => Baltique |
le 17 | Maritime | Anticyclone Europe Ouest |
du 18 au 21 | Maritime | Marais barométrique |
du 22 au 23 | Continental | Anticyclone Mer du Nord => Danemark |
du 24 au 25 | Maritime puis maritime tropical | Anticyclone Scandinavie et Dépression Golfe Gascogne |
du 26 au 27 | Maritime puis maritime tropical | Anticyclone Ouest GB |
du 28 au 30 | Maritime tropical puis maritime | Anticyclone Europe Ouest |
Bilan chiffré du mois
Quelques valeurs pour la station d'Uccle :
|
Température |
Précipitations en litres / m² (jours) |
Insolation |
Valeurs |
18.5 |
98.1 (12) |
254.7 |
Normales 1981-2010* |
16.2 |
71.8 (15.0) |
187.7 |
Ecart |
2.3 |
26.3 (-3) |
67 |
* Note importante concernant les moyennes : à partir de janvier 2010, nous utliserons les moyennes de la période 1981-2010 qui feront office de normales, afin de mieux coller à la réalité récente du réchauffement climatique global.
Le bilan complet se trouve ici : Relevés pour juin 2019.
Retrouvez aussi nos graphes mensuels de nos stations du réseau MeteoBelgique sur le lien ici.
Commentaire
Ce mois de juin 2019 a été caractérisé par une insolation et des températures très anormalement excédentaires. Les précipitations furent légèrement excédentaires en quantité et légèrement déficitaires en fréquence mais sont restées dans les normes. (Station de référence : Uccle).
On retiendra de ce mois de juin 2019 les orages de la première partie du mois, parfois assez intenses, et la vague de chaleur (relativement précoce) de la dernière semaine du mois. A noter aussi : la tempête Miguel (de type tempête "hivernale") le 8 juin et la présence de nuages noctulescents, particulièrement bien visibles et lumineux) en première partie de nuit, le 21 juin.
Très beau spécimen d'arcus, photographié le 19 juin 2019 à Tielt.
On pourra d'ailleurs en voir ce jour-là sur bon nombre de régions de notre pays.
Photo : Daveke Van Stekelenburg-Louage.
Le 1er juin 2019, un noyau anticyclonique, dont la position moyenne est sur la Suisse, l’ouest de l’Autriche et le sud de l’Allemagne, permet à de l’air plus chaud de gagner notre pays avec un vent qui, peu à peu, perd sa composante ouest pour souffler du sud, et plus tard en soirée, aussi de sud-est.
Le temps est beau avec des cirrus et, en milieu de journée, des cumulus qui ne dépassent pas le stade d’humilis.
Les températures sont estivales avec des maxima de 26 à 28°C en plaine et de 24 à 25°C sur les hauteurs.
Au littoral en après-midi, un régime de brise de mer de nord, et plus tard de nord-est, empêche la montée des températures, avec des maxima de 19°C en bordure immédiate de l’eau, et de 22°C dans les dunes. Là, les cumulus ne se forment pas.
Le 2 juin 2019, les hautes pressions, encore présentes sur le continent et se combinant avec une dépression au nord-ouest des Îles Britanniques, activent un vent de sud nous apportant de l’air très chaud pour la saison.
Une convergence pré-frontale, précédant un front froid, provoque une dégradation orageuse en fin de journée.
Mais d’abord, les températures sont élevées l’après-midi, avec 30 à 32°C en plaine et 26 à 28°C sur les hauteurs. Les plus hautes valeurs sont atteintes à Koersel (32,2°C), Angleur (32,1°C) et Kruishoutem (31,8°C). Uccle, avec 29,8°C, n’atteint tout juste pas la barre des 30°C.
Le temps est très beau avec des cirrus et, l’après-midi, la formation de cumulus humilis dans un ciel devenant serein (dispersion progressive des cirrus). La présence d’une inversion vers 2000 mètres d’altitude empêche un plus grand développement de ces cumulus, sauf sur l’ouest, où les cumulus atteignent le stade de mediocris.
En soirée, la ligne de convergence permet un forçage de cette inversion avec un développement rapide en cumulus congestus et en cumulonimbus orageux.
Ces orages touchent le nord-ouest du pays en début de soirée, plus tard le centre et enfin le nord et le nord-est du pays. Les autres régions sont épargnées.
En raison d’une certaine sécheresse de l’air, ces orages ne sont généralement pas très violents, mais présentent de belles structures, cumulonimbus se développant dans un ciel clair et souvent visibles de loin.
Au littoral, les vents de sud-sud-ouest amènent d’abord la chaleur (28,5°C à Zeebruges ; 29,7°C à Middelkerke), mais dès le début de l’après-midi, une forte brise de mer d’ouest y fait baisser la température jusqu’à 20-21°C. Cette brise de mer finit par pénétrer dans les terres jusqu’un peu au-delà de Bruges, où une cellule orageuse explosive se forme juste sur le front de brise de mer, mais s’évacue rapidement vers les Pays-Bas.
Les autres cellules sur Bruxelles et le nord-est du pays sont, elles, liées à la ligne de convergence préfrontale. Cette même convergence préfrontale sera responsable d’une troisième vague orageuse, qui abordera le pays par l’Entre-Sambre-et-Meuse vers minuit, puis se propagera jusqu’au Limbourg en suivant plus ou moins la vallée de la Meuse.
Aucune forte rafale, ni aucune forte précipitation ne nous a été rapportée. Les plus hautes cotes sont celles de Slins (10 mm), suivie de Bierset (7 mm). Malgré cela, on note ici et là des chutes brutales de la température lors des orages, comme par exemple à Anvers où l’on passe de 29,6°C à 20 heures à 20,7°C à 21 heures, puis 18,7°C à 21 heures.
La cellule orageuse qui sévit au dessus de Bruxelles
vue depuis Amay (près d’Huy) le 2 juin 2019 en soirée.
Photo : Samuël Nottebaert.
Le 3 juin 2019, après le lent passage du front froid, des hautes pressions se forment rapidement sur l’ouest de notre pays.
Au littoral, le ciel est d’abord voilé altostratus parfois mêlés d’altocumulus, avec quelques stratocumulus en dessous, puis le temps devient très beau l’après-midi avec quelques cumulus maritimes.
Au centre du pays, le ciel met plus de temps à se dégager. On y observe un voile de cirrostratus / altostratus occupe le ciel une grande partie de la journée, en dessous duquel on note d’abord des altocumulus castellanus le matin, puis pas mal d’altocumulus et de stratocumulus. En fin d’après-midi, des éclaircies apparaissent avec des cumulus mediocris.
Sur le sud-est du pays, le ciel présente encore des caractéristiques orageuses le matin, avec des altocumulus castellanus parfois assez développés, puis le temps y est nuageux à beau avec des altocumulus en bancs, suivis de cirrostratus et du développement de quelques cumulus, avec les cirrostratus qui s’effilochent en fin de journée.
L’est et le sud du pays, qui restent longtemps entre la convergence pré-frontale et le front froid, connaissent encore des températures assez élevées, avec 25°C en Gaume et dans certaines vallées, et encore 20 à 21°C sur les plus hauts plateaux. Sur l’ouest et le centre du pays, à l’arrière du front froid, les températures sont en chute libre et peinent à atteindre les 20°C.
À noter que juste au sud-est de notre pays, au Grand-Duché du Luxembourg, la température atteint encore localement 28°C !
Le 4 juin 2019, le front froid qui, la veille, n’a pas réussi à dépasser le sud de notre pays, s’est mis à onduler la nuit avant de nous revenir sous forme de front chaud, replaçant graduellement notre pays dans l’air chaud, avec des maxima de température souvent atteints seulement le soir. Ensuite, une ligne de convergence au sein de cet air chaud nous vaut des orages qui, cette fois-ci, sont très violents.
À noter que la proximité de ce front nous vaut un temps par moments très nuageux. Le plus beau temps est réservé pour le sud du pays, où les cirrostratus doublés d’altocumulus castellanus font rapidement place à de larges éclaircies, avec parfois encore un voile partiel de cirrus.
Les températures, dans cette région, flirtent à nouveau avec les 30°C (29,6°C à Aubange mais aussi 29,0°C à Hastière et encore 25,7°C sur le haut plateau à Saint-Hubert).
Au centre du pays, la journée commence aussi avec des éclaircies et des altocumulus floccus et castellanus, mais ensuite le ciel devient très nuageux à couvert avec des altocumulus épais et quelques stratocumulus donnant des précipitations. Puis le ciel s’éclaircit à nouveau mais reste voilé de cirrus et cirrostratus avant l’arrivée des nuages orageux en soirée.
Après une nuit fraîche, les températures ont du mal à décoller. À Zaventem par exemple, la température à 14 heures n’atteint encore que 20,3°C. Mais après, il se met à faire de plus en plus lourd et le maximum, de 26,1°C, est atteint à 19 heures. À Uccle, on monte jusqu’à 27,0°C et à Gemboux, jusqu’à 27,5°C. Jusqu’à l’arrivée des orages, vers 21 heures, il continuera à faire chaud et lourd.
Sur l’ouest du pays, le temps n’est pas très différent, sauf que les orages arrivent plus tôt et que les maxima sont un peu moins élevés. Beitem arrive à 25,7°C et Middelkerke, à 23,2°C.
La ligne orageuse, orientée NNW – SSE sur la ligne de convergence, s’avance vers le nord-est et est accompagnée d’un front de rafales particulièrement violent et étendu. De nombreuses stations s’approchent des 100 km/h voire les dépassent : Kleine Brogel : 94 km/h, Florennes : 97 km/h, Ernage : 101 km/h, Dourbes : 101 km/h, Diepenbeek : 101 km/h, Schaffen : 104 km/h... La station MB de Pont-de-Loup monte même à 106 km/h.
De beaux spécimens de Mammatus le 4 juin 2019 dans le ciel de Morlanwez.
Photo : Dimitri Denecker.
Il nous a d’ailleurs été possible de suivre la chronologie du front de rafales, qui aborde l’ouest du Hainaut vers 19h15, que l’on retrouve du côté de Bruxelles vers 21h00 et qui aborde la région liégeoise peu après 21h30. La partie sud est un peu plus rapide et passe vers 20h50 par Charleroi, 21h00 par Namur et arrive vers 21h40 en Gaume.
On ne compte plus les dégâts. Dans le Tournaisis, on a observé en outre de fortes chutes de grêle, des arbres tombés sur les routes, des coulées de boue... Idem en province de Namur, évacuation d'arbre tombés sur le sol, toitures arrachées...
Mais, nonobstant cet état de fait, l’orage nous a montré de magnifiques structures.
Belle structure orageuse photographiée le 4 juin 2019 à Binche.
Photo : Mathieu Leveque du collectif Belgorage.
Le 5 juin 2019, nous n’avons pas encore fini d’en découdre avec les orages.
Bien que la majeure partie du pays se soit retrouvé du côté froid, avec des maxima souvent inférieurs à 20°C, le front froid continue à onduler, avec la pointe d’une de ces ondulations qui remonte par le sud-est du pays.
De ce fait, cette région se retrouve brièvement dans l’air chaud en fin d’après-midi, avec des températures qui montent jusqu’à 26,6°C à Aubange et 27,0°C à Gouvy. À Saint-Hubert, le thermomètre affiche encore 22,9°C.
En Gaume, le temps est d’abord brumeux le matin, puis nuageux avec cumulus (fractus) en dessous d’un voile d’altitude, mais l’après-midi, on observe de très belles éclaircies avec cumulus humilis et bancs d’altocumulus avant que les premiers signes orageux n’arrive le soir.
En Ardenne, le ciel est d’abord nuageux avec des altocumulus / stratocumulus, puis des éclaircies se développent avec formation de cumulus puis, en soirée, apparition d’altocumulus castellanus parfois fort développés qui annoncent, là aussi, les orages.
Ailleurs dans le pays, le temps est frais, très nuageux à couvert et parfois pluvieux, avec altostratus, stratocumulus et fractus (avec parfois tendance à nimbostratus) et parfois quelques déchirures avec brèves éclaircies. Les maxima se situent le plus souvent entre 17 et 19°C sur l’ouest et le centre du pays.
Contrairement à la veille, l’arrivée des orages (deux vagues orageuses en fait) n’est pas très spectaculaire : un ciel couvert qui s’assombrit encore un peu plus et des pluies qui tombent de plus en plus fort dans un air déjà frais au départ. Mais le vent est à nouveau de la partie, avec des rafales qui atteignent jusqu’à 97 km/h à Zaventem, et encore plus de 70 km/h à Gosselies, Florennes et Uccle.
La foudre, elle aussi, est bien présente, mais ce sont surtout les précipitations qui sont abondantes cette fois-ci. Au total sur 24 heures, nous avons les valeurs suivantes : Barchon : 43,0 mm (dont 21,8 mm entre 22 et 23 heures), Koersel : 35,2 mm, Gouvy : 34,2 m, Genk : 31,9 mm, Slins : 31,2 mm, Uccle : 29,1 mm, Chaineux : 28,6 mm, Herve : 27,6 mm, Bierset : 27,0 mm, Anthisnes : 26,8 mm, Botrange : 26,2 mm, Oupeye : 25,4 mm...
Il s’ensuit de nombreuses inondations, mais aussi quelques dégâts liés au vent et parfois des grêlons significatifs.
Le 6 juin 2019, le pays entier est désormais à l’arrière du front froid, avec rapidement des influences anticycloniques, mais une ligne post-frontale génère des averses en soirée, avec fort refroidissement temporaire de l’air.
Le matin, on observe parfois encore beaucoup de nuages et un peu de pluie (stratocumulus, fractus), puis le ciel se dégage avec cumulus, parfois accompagnés de quelques stratocumulus d’étalement. En début de soirée, des cumulonimbus accompagnés d’averses se forment.
Au littoral, la convection est moindre et le temps est parfois très beau avec un ciel serein par moments. Sur le sud-est du pays par contre, les éclaircies mettent plus de temps à venir.
Les températures maximales atteignent 17 à 20°C en Basse et Moyenne Belgique, et 13 à 14°C sur les Hauts Plateaux. Sous les averses en début de soirée, les températures redescendent parfois jusqu’à 12°C en plaine.
Le 7 juin 2019, une petite dépression virulente, du nom de « Miguel », se déplace du Golfe de Gascogne à la Manche et prépare une véritable tempête atlantique de type hivernal en plein mois de juin.
En France, de la Bretagne à l’Aquitaine, les vents dépassent déjà les 100 km/h.
Chez nous, le trajet un peu particulier de la dépression, sur un parcours assez méridional, fait s’orienter les vents dans un premier temps au secteur est sur le nord du pays, et au secteur sud-est sur le sud. Ensuite, les vents s’orientent au sud sur tout le pays.
La présence d’un front chaud fait à nouveau remonter les températures sur une partie du pays, avec 23-24°C sur l’est (23,9°C à Kleine Brogel ; 23,4°C à Schaffen ; 22,9°C à Diepenbeek). Ailleurs, la remontée est moindre mais perceptible aussi, avec le plus souvent 20-22°C en plaine et presque autant sur les hauteurs (18-21°C).
Le temps est d’abord très beau, puis devient plus nuageux avec des cirrus épais, des altocumulus et temporairement des cumulus, puis plus tard de l’altostratus translucidus, des altocumulus et des stratocumulus accompagnés d’un peu de pluie et d’une baisse de la température, baisse qui persistera même après le retour d’éclaircies en début de soirée.
Juste à l’est en dehors de nos frontières, il fait encore un peu plus chaud avec 24-25°C avec là, des orages en fin d’après-midi. Ces orages ne touchent tout juste pas notre territoire.
Des rafales se font déjà sentir en journée, surtout sur l’est du pays, avec 68 km/h à Humain et 65 km/h à Mont-Rigi et à Spa. Sur de nombreuses autres régions aussi, les rafales dépassent déjà 50 km/h.
En soirée, ces rafales augmentent rapidement pour dépasser 60 km/h presque partout dans le pays et 70 km/h en de nombreux endroits, voire 80 km/h au littoral.
Les plus fortes valeurs : 83 km/h à Zeebruges et 79 km/h à Semmerzake et Uccle. En deuxième partie de nuit, les valeurs atteindront 94 km/h à Zeebruges et 83 km/h à Stabroek et à Humain.
Le 8 juin 2019, La dépression « Miguel » poursuit sa route sur l’est de l’Angleterre, puis la Mer du Nord où elle s’éloigne de nous progressivement. Mais le vent reste fort. À Zeebruges, les rafales montent encore régulièrement à 70-80 km/h tout au long de la journée.
À Uccle, le vent se calme progressivement, mais les 70 km/h sont encore dépassés en début de matinée. À Humain, on remonte même jusqu’à 76 km/h en début de soirée. Mais on l’a échappé belle ! Non loin de nos frontières, au Cap Griz-Nez, le vent a atteint 119 km/h en rafales, pour une moyenne de 80 km/h entre 1 et 2 heures du matin. Puis de nombreuses rafales supérieures à 100 km/h ont persisté jusqu’à la mi-journée.
Les 100 km/h ont également été dépassés à plusieurs reprises à Boulogne (jusqu’à 108 km/h durant la nuit) tandis que Lille, loin à l’intérieur des terres, a encore enregisté 90 km/h.
Le temps : d’abord encore un ciel très nuageux avec de nombreux stratocumulus et un peu de pluie, puis un ciel de traîne avec averses et éclaircies. Ici et là, un petit coup de tonnerre est également observé.
Les températures maximales : le plus souvent 17 à 18°C en plaine, 13 à 15°C sur les hauteurs.
Le 9 juin 2019, la dépression « Miguel » se trouve encore le matin au-dessus des côtes de la Norvège avant de disparaître des cartes météorologiques.
C’est vraiment le calme après la tempête. Le vent de sud à sud-ouest devient rapidement faible et variable avant de progressivement souffler de nord à nord-est en fin de journée. En effet, la dépression précitée perd complètement son influence sur nos régions. Nous nous retrouvons dans de l’air maritime bien à l’arrière du front froid. Mais celui-ci se met à onduler et remonte lentement vers nos régions.
En attendant, le temps est calme et d’abord beau avec des cirrus, puis progressivement voilé avec des cirrostratus, puis des altostratus (parfois accompagnés d’un peu de pluie). À cela s’ajoutent quelques cumulus et quelques bancs d’altocumulus et de stratocumulus. Au sud du pays, le voile est plus discontinu avec des éclaircies notamment en fin d’après-midi. À l’autre extrême du pays, au littoral, on note le retour de quelques éclaircies aussi.
Les températures sont conformes à la moyenne saisonnière, avec 16 à 18°C au littoral, 19 à 20°C en plaine et 16 à 18°C sur les hauteurs. Quelques îlots plus doux en Campine (21,6°C à Kleine Brogel), en Gaume (21,8°C à Aubange) mais aussi très localement sur l’ouest (22,4°C à Kruishoutem).
Le 10 juin 2019, le front reste à l’est par rapport à nos régions, mais la pointe d’une ondulation ayant évolué en véritable système frontal se rapproche fort de nos régions avec une toute petite partie occluse qui concerne les Pays-Bas.
La Belgique se retrouve sous un régime instable, instabilité « boostée » d’une part par une ligne post-frontale et d’autre part par un certain réchauffement de l’air maritime au sein de l’air calme près du centre de la dépression. À Gorsem (Saint-Trond) par exemple, la température maximale atteint 22,6°C, ce qui est suivi par des orages très pluvieux et un total des précipitations de 58,1 mm !
De la grêle est également signalée dans la région, tandis qu’une structure supercellulaire est observée à l’est de Saint-Trond.
À une quinzaine de kilomètres au sud, à la station privée de Berloz (juste à l’ouest de Waremme), le pluviomètre recueille même 64,2 mm ! Là, nous avons le détail, avec d’abord 8,6 mm tombés lors d’un premier orage en début d’après-midi, puis 54,4 mm lors du second, entre 18 et 19 heures, dont 30,8 mm tombés en 20 minutes seulement entre 18h25 et 18h45.
Les conséquences ne se font pas attendre. Tant Saint-Trond que Waremme et sa région (dont Berloz) se retrouvent inondés.
L’autre région touchée par les inondations (et coulées de boue) est Huldenberg, entre Wavre et Louvain. Là, ce sont les orages du début de l’après-midi qui frappent fort. Nous n’avons malheureusement pas de chiffres précis sur cet événement. La station privée de Duisburg (Tervueren), sans doute située en bordure de l’averse, enregistre 15 mm sur 45 minutes entre 13h55 et 14h40, ce qui est pas mal pour un laps de temps aussi court.
Ces averses sont toutefois très localisées. Beauvechain, par exemple, ne reçoit que 1,2 mm. Et certaines parties du pays reçoivent encore moins, comme Elsenborn (0,4 mm), Melle (0,3 mm) et Chièvres (0,2 mm). Bruxelles reçoit partout entre 1 et 2 mm (Uccle, Koekelberg, Neder-Over-Heembeek et Woluwe-Saint-Pierre) mais l’aéroport en reçoit 17 !
Sur l’extrême ouest du pays, on observe un tuba au-dessus de Furnes.
Le temps sur l’ensemble du pays : nuageux à localement très nuageux le matin avec altocumulus, voire un mix cumulus / stratocumulus, puis belles éclaircies, toujours avec altocumulus (parfois floccus et castellanus) et cirrus. La convection démarre en fin de matinée et se développe rapidement, cumulus évoluant en cumulonimbus avec orages locaux en début d’après-midi, ensuite nouvelles éclaircies mais cumulus continuant à rester développés et nouveau cumulonimbus en tout début de soirée avec cette fois-ci, toujours localement, de très fortes précipitations accompagnées d’activité orageuse.
Certaines régions ont aussi parfois un ciel voilé : il s’agit de l’extension des enclumes de cumulonimbus.
En Ardenne, on observe en soirée, après les orages, des fractus très bas courant sur les pentes des vallées.
Les températures sont à localement 23-24°C au Limbourg, sinon de 19-22°C en plaine et presque autant (19-20°C) sur les hauteurs.
Tuba (début de tornade ne touchant pas le sol) vu le 10 juin 2019 à Furnes vers 19h.
Photo : Bart Seys, via Noodweer Benelux.
Le 11 juin 2019, ça s'en va et ça revient...
Le front ondulant, qui était venu fort près de notre pays le 9, s’éloigne à nouveau vers l’Allemagne avant de revenir rapidement lécher nos frontières orientales en cours de journée. Une autre branche de ce front a formé une vaste « back-bent occlusion », avec un petit noyau dépressionnaire faisant marche arrière, en revenant de l’ouest de la Belgique vers la Manche, puis le Golfe de Gascogne. À cela s’ajoutent des lignes post-frontale qui, dans cette situation semi-bloquée, restent une menace pour la Belgique aussi.
Mais en ce 11 juin, le temps n’est pas trop mauvais. Pas encore...
Le matin, on observe de belles éclaircies entre quelques cirrus épais. Dès le matin, des cumulus sont présents (parfois d’abord des cumulus fractus), mais ils ne dépasseront pas le stade d’humilis/mediocris en journée. L’après-midi, le ciel se voile partiellement, et parfois complètement de cirrostratus, puis d’altostratus. Les cumulus, alors, diminuent mais ne disparaissent pas tout à fait. En fin de journée, les altostratus s’effilochent ou se transforment en altocumulus et des éclaircies reviennent.
Dans le sud du pays, il fait brumeux le matin, puis en raison de la proximité du front, le ciel reste très nuageux à couvert toute la journée avec de l’altostratus mêlé d’altocumulus, puis des altostratus plus épais. Quelques cumulus parviennent malgré tout à se former sous la nappe des nuages moyens. Dans cette région, il pleut et il fait frais l’après-midi avec des températures de 13-14°C (après des maxima de 15-17°C vers midi).
Au littoral, le temps est le plus beau avec une absence de cumulus et un voile d’altitude assez discontinu (cirrus et cirrostratus en matinée, altocumulus l’après-midi). Là, les maxima atteignent quelques 17°C.
Dans les autres régions, les températures se situent autour des 19 à 20°C, localement 21°C en plaine et entre 14 et 17°C sur les hauteurs (le moins sur le plateau ardennais).
Le 12 juin 2019, des lignes post-frontales, coincées entre le front continuant à onduler sur l’Allemagne et la « back-bent occlusion » sur l’Angleterre et l’ouest de la France, nous valent de fortes précipitations dans un contexte dépressionnaire général au-dessus de nos régions.
Le principal épisode pluvieux dure d’environ 2 à 10 heures du matin du côté de Liège, de 4 à 14 heures du côté de Bruxelles et de 6 à 17 heures du côté du littoral.
Par endroit, les pluies sont fort abondantes. À Slins, il tombe 21,6 mm entre 2 et 10 heures. À Coxyde, on mesure 29,0 mm entre 6 et 17 heures. Ces précipitations, qui tombent à cheval sur deux périodes d’observation (8h --> 8h), n’apparaissent pas toujours clairement dans les statistiques climatologiques. En outres, des précipitations orageuses tombant le soir, et n’appartenant pas à l’épisode pluvieux précité, rendent compliquées toute statistique si les stations n’ont pas un détail horaire des précipitations.
Le temps est couvert avec nimbostratus et pluie parfois drue au littoral une bonne partie de la journée, éclaircies en fin d’après-midi, rapidement suivies de nuages convectifs (orages un peu à l’intérieur des terres). Au centre du pays, couvert avec pluie et bruine, parfois aussi averses au sein des pluies continues en matinée, éclaircies avec cumulus l’après-midi, évoluant parfois en averses orageuses. Du côté de Liège, couvert avec pluies parfois drues le matin, diminuant en matinée. L’après-midi, belles éclaircies avec cumulus. Au sud du pays le temps n'est pas très différent de Liège, mais les précipitations y sont moins abondantes.
Les températures sont un brin trop fraîches pour la saison, avec 14 à 16°C au littoral, 17 à 20°C en plaine et 15 à 16°C sur les hauteurs.
Le 13 juin 2019, l’éloignement définitif du front ondulant au-delà de l’Allemagne laisse notre pays dans de l’air maritime instable (traîne active) avec éclaircies et averses, devenant orageuses le soir sous l’influence d’une ligne post-frontale.
Le matin, les cumulus peu développés sont à la limite de stratocumulus, ensuite ils atteignent le stade mediocris en matinée avec de belles éclaircies et quelques cirrus. L’après-midi, le développement se poursuit jusqu’au cumulonimbus avec averses, parfois séparées par de très belles éclaircies, mais parfois aussi enclumes reliées entre elles par des cirrostratus d’étalement / expansion.
Certaines cellules orageuses du soir prennent un aspect menaçant avec arcus, comme par exemple à Leuze-en-Hainaut ou à Ollignies (près de Lessines) vers 20 heures.
D’un autre côté, on suspecte à nouveau un orage d’avoir pris une tournure supercellulaire sur une ligne Bouillon – Laroche et ce, malgré des conditions défavorables (peu de cisaillement, instabilité certes présente, mais pas vraiment forte et dynamique non excessive). La sortie gauche d’un jet pourrait éventuellement en être la cause.
Avec des vents de surface tendant à souffler de sud, les températures maximales ne se défendent pas encore trop mal malgré le caractère très maritime de la masse d’air : 17 à 20°C en plaine, 17 à 18°C sur les hauteurs. Quelques endroits abrités sont plus doux, comme par exemple Angleur avec 21,8°C.
Ciel d'orage le 13 juin 2019 à Ollignies.
Photo : Nicolas Laus.
Le 14 juin 2019, l’influence dépressionnaire devient temporairement moins prégnante sur notre pays grâce à une petite influence anticyclonique en provenance du continent. Les dépressions atlantiques sont arrêtées juste aux abords des Îles Britanniques, mais le soir, une virulente dépression en provenance de la Méditerranée et du sud de la France remonte vers le Luxembourg, l’est de la Belgique et les Pays-Bas, avec des pluies qui nous arroseront copieusement la nuit suivante.
Mais dans un premier temps, l’instabilité diminue fortement et les températures remontent, avec 22 à 26°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et 22 à 23°C sur les hauteurs. Le littoral, avec 20-21°C, est plus frais, tandis que la vallée de la Meuse connaît des températures jusqu’à 27°C comme à Angleur.
Les vents, d’abord de sud à sud-ouest, tournent au nord-ouest puis au nord dès l’après-midi sur l’ouest, et en soirée sur une grande partie du pays.
D’abord, Le temps est parfois très nuageux le matin avec ici et là des pluies résiduelles, puis le ciel s’éclaircit rapidement avec altocumulus (parfois castellanus), cirrus et formation de cumulus humilis.
Au sud du pays, le ciel redevient nuageux à très nuageux l’après-midi (et le soir aussi dans l’Entre-Sambre-et-Meuse) avec cirrus et cirrostratus suivis d’altostratus parfois doublés de stratocumulus. Là, des pluies parfois assez fortes arrivent dès la fin de la soirée, avec même un petit caractère orageux dans l’Entre-Sambre-et-Meuse.
Le 15 juin 2019,les pluies continuent leur progression mais perdent tout caractère orageux. Malgré cela, certaines régions ont à subir de fortes précipitations, notamment aux petites heures du matin. À Melle (au sud-est de Gand), il tombe 27,5 mm d’eau entre 2 et 8 heures du matin (dont 21 mm entre 2 et 4 heures). À Stabroek (au nord d’Anvers), il tombe 26 mm entre 2 et 5 heures. À Uccle, nous avons 23,5 mm qui tombent entre 2 et 6 heures.
L’extrême nord-est et l’extrême ouest du pays sont plus ou moins épargnés par ces pluies, avec 3,2 mm à Kleine Brogel, 2,8 mm à Zeebruges, 1,1 mm à Beitem et même 0,0 mm à Middelkerke et à Coxyde.
Sur 24 heures (14/06 à 8h --> 15/06 à 8h), nous avons les totaux suivants : Sivry : 38 mm, Sivry-Rance : 31 mm, Melle : 28 mm, Stabroek : 26 mm, Zaventem : 25 mm, La Hestre : 24 mm, Kruishoutem : 23 mm, Floriffoux : 23 mm, Nivelles : 22 mm, Dourbes : 21 mm...
L’essentiel, voire la totalité de ces précipitations tombent au cours de l’épisode pluvieux précité.
En matinée, le ciel reste encore longtemps couvert avec des stratus / stratocumulus, ensuite les éclaircies reviennent ainsi que le développement de cumulus, qui tendent parfois quelque peu à s’étaler. Certains d’entre eux, cependant, parviennent encore à atteindre la stade de cumulonimbus avec des averses et même un coup de tonnerre.
Le petit vent du nord de la nuit reprend rapidement une direction sud-ouest, sauf sur une large bande côtière où les vents s’orientent au nord-ouest. Il en résulte une certaine fraîcheur humide et désagréable qui persiste en matinée sur une grande partie du pays, alors que tant à l’ouest qu’à l’est, les températures remontent plus rapidement.
L’après-midi, les températures s’égalisent mieux, avec le plus souvent 20-22°C en plaine et 19-20°C sur les hauteurs. Le littoral reste frais avec 18-19°C, tandis que quelques coins privilégiés montent à 23-24°C (Angleur : 24,2°C ; Koersel : 23,1°C ; Hastière : 22,8°C).
Le 16 juin 2019, on a une nouvelle tentative anticyclonique, cette fois-ci en provenance du sud-ouest et du sud, avec une extension de l’anticyclone des Açores sur la France, puis le sud de l’Allemagne. La proximité des perturbations atlantiques, passant juste au nord de nos régions, nous vaut encore pas mal de nuages.
Le ciel est d’abord bien bleu en début de matinée, mais des cumulus se développent très vite, avec une forte propension à s’étaler en stratocumulus cumulogenitus et, parfois, an altocumulus cumulogenitus. Parfois, notamment en Ardenne, les cumulus et les stratocumulus ont leurs bases à des altitudes nettement différentes, avec des cumulus qui, en se développant, viennent littéralement s’encastrer dans les stratocumulus.
En raison de l’origine très maritime de l’air, la hausse des températures reste encore fortement limitée, avec des valeurs qui, au final, sont assez proches de celles de la veille, avec 21 à 23°C en plaine (19 à 21°C au littoral) et 18 à 19°C sur les hauteurs.
Le 17 juin 2019, l’influence anticyclonique se précise, mais les perturbations ne sont pas loin, dont un faible front au large de la côte belge. Cela a cependant peu d’influence sur la météo de notre pays.
Le temps est donc beau, avec quelques cirrus et formation, en journée, de cumulus humilis (très plats au sud du pays).
Les vents soufflent de sud-est à sud, puis deviennent variables. Au littoral, une brise de mer de nord-ouest s’établit l’après-midi. Les températures n’y atteignent alors que 18-19°C, après des maxima de 22-23°C atteints en tout début d’après-midi, juste avant cette brise de mer.
Ailleurs, il faut plus chaud, avec 25 à 28°C en plaine (le moins à l’ouest, le plus à l’est) et autour de 23°C sur les hauteurs. Les valeurs les plus chaudes reviennent à Koersel et Angleur avec 28,0°C.
Le 18 juin 2019, l’influence anticyclonique tente de se maintenir vaille que vaille sur nos régions, avec un noyau de hautes pressions se déplaçant de la Pologne vers les États Baltes, mais une dépression se profile déjà sur la France tandis que la faible perturbation reste traîner au large de la côte belge.
Cette dernière a cette fois-ci plus d’influence sur le temps de notre pays, avec un ciel en partie voilé. Au littoral, le ciel bleu du matin fait rapidement place à un ciel en partie blanchâtre, avec cirrus et cirrostratus, évoluant l’après-midi en altostratus translucidus. Des altocumulus accompagnent parfois ce voile et le soir, on observe un peu de pluie.
Avec un vent qui vient constamment de la mer, d’abord de nord puis basculant lentement vers le nord-est en se renforçant quelque peu, les températures maximales restent modestes, avec 19-20°C en bordure immédiate de l’eau, et 23°C (début d’après-midi) dans les dunes.
Ailleurs dans le pays, le voile nuageux est moins présent et se manifeste surtout sous la forme de cirrus, parfois épais. Occasionnellement, on observe du cirrostratus et plus isolément, des ondes de cirrocumulus. En dessous, des cumulus se forment et atteignent le stade mediocris l’après-midi.
Les vents, dans ces régions de l’intérieur, sont variables avec une prédominance orientale, et les températures maximales grappillent encore 1 à 2°C supplémentaires pour se situer entre 27 et 29°C en plaine et autour de 24-25°C sur les hauteurs. La plus forte valeur revient à Koersel avec 29,4°C, suivie d’Angleur (28,7°C) et de Kleine Brogel (28,6°C).
Le 19 juin 2019, une situation qui devient particulièrement complexe. Les hautes pressions se maintiennent juste à l’est des États Baltes tandis qu’une petite dépression longe les côtes normandes, puis belges et enfin hollandaises. De nombreuses lignes de discontinuités lui sont associées, et une ligne de convergence plus organisées, qui pourrait être un ancien front de brise de mer des côtes normandes. Plus au large, la faible perturbation des jours précédents (pseudo-front) n’a que peu bougé et, encore un peu plus loin, il y a un véritable front froid.
Tous ces acteurs vont interagir pour nous valoir une convection fort désorganisée, allant dans tous les sens, avec des orages à répétition mais d’intensité variable.
Dans un premier temps, des orages formés la veille au soir sur le Cotentin s’organisent la nuit et sont épaulés par d’une part la ligne de convergence normande (sans doute ancien front de brise de mer) et d’autre part, par le pseudo-front traînant au large. Le matin, une ligne orageuse aborde la côte belge, la plaine de Flandre occidentale et l’ouest du Hainaut. Une ligne orageuse secondaire touche (marginalement) le centre du pays. Une autre ligne orageuse encore touchera à nouveau le littoral en cours de matinée.
Par la suite en journée, de nouveaux orages se formeront à l’intérieur du pays cette fois et ce, souvent de façon répétée.
Pour mieux résumer, nous allons subdiviser le pays en trois zones distinctes :
L’ouest du pays : de l’activité orageuse sporadique est présente dès 4 heures du matin au littoral, puis la véritable vague orageuse arrive à l’aube sur le littoral et l’extrême ouest du pays. Au Hainaut, cela s’accompagne d’un arcus spectaculaire, aux couleurs rares grâce au lever du soleil, qui se déplacera ensuite jusqu’en Flandre orientale.
Le 19 juin 2019 à l'aube, à Mouscron, un bel arcus mis en évidence par le soleil encore
très bas sur l'horizon. Cet arcus se déplacera jusqu'en province de Flandre orientale.
Photo : Jean-Yves Frique du collectif Belgorage.
Au littoral, le ciel est également turbulent, parfois sombre et inquiétant, mais là, c’est la seconde vague orageuse, plus tardive et arrivant en début de matinée, qui apportera son arcus impressionnant. Cet arcus passe au-dessus de toute la côte belge.
Au niveau des précipitations, c’est surtout l’ouest de la côte belge qui reçoit beaucoup de pluie, avec 22,7 mm à Coxyde pour l’ensemble de ces orages matinaux. Plus à l’intérieur des terres, en Flandre occidentale et à l’ouest du Hainaut, c’est un seul orage qui donne des précipitations, certes plus modestes mais tombant en très peu de temps, avec des coups de vent (Beitem : 8 mm et 68 km/h entre 6 et 7 heures). Un peu au sud de Mouscron, il tombe 7 mm d’eau en seulement 5 minutes de temps, peu avant 6 heures du matin.
En journée, le temps se calme au littoral, avec quelques éclaircies, sinon de gros cirrus (voire altostratus translucidus), des altocumulus et des restants de nuages convectifs, issus d’anciens cumulonimbus. Plus à l’intérieur des terres, la convection redémarre en journée et en soirée, avec cumulus puis cumulonimbus orageux. À Beitem par exemple, il retombe 17 mm entre 20 et 21 heures.
Les températures restent très modestes au littoral, avec un maximum de 20,6°C à Middelkerke et de 21,4°C à Coxyde. Vers l’intérieur, les températures augmentent rapidement (Beitem : 23,6°C ; Semmerzake : 25,0°C ; Passendaele : 26,9°C), d’où le retour de la convection en journée.
Au Nord, centre et centre-sud du pays (jusqu’à l’Entre-Sambre-et-Meuse) : les orages sont à répétition. Le nord et l’ouest de la zone en question sont touchés par les orages matinaux. Ensuite d’autres orages éclatent en après-midi, d’abord au sud de la zone concernée, puis partout, par vagues successives.
La station de Stabroek, au nord d’Anvers, montre bien ces nombreux orages dans ces relevés pluviométriques : 8 mm entre 8h et 10h (orage matinal), 10 mm entre 16h et 17h (premier orage de l’après-midi), 44 mm entre 17h et 19h (second orage de l’après-midi, particulièrement pluvieux).
Le total sur 24 heures (8h à 8h) donne 63,3 mm (et même 64,1 mm si l’on considère le jour calendrier).
Une station privée de Stabroek, située très près et dont les données sont fiables, permet de décortiquer avec précision la répartition de ces précipitations : 9,4 mm entre 8h30 et 8h55 ; 9,7 mm entre 16h20 et 16h40 ; 50,5 mm entre 17h25 et 18h50, dont 33,0 mm en un quart d’heure seulement (de 18h05 à 18h20). Cela montre la violence des précipitations dans la région.
Notamment le village de Kalmthout doit déclencher la phase communale du plan catastrophe en raison des inondations.
Mais cela reste très localisé. Même si un paquet de stations privées autour de Stabroek et Kalmthout reçoivent entre 50 et 80 mm d’eau (Hoevenen, Kapellen, Sint-Mariaburg, Wuustwezel), cela diminue rapidement une fois que l’on s’éloigne de la zone impactée, avec seulement 2 mm de précipitations l’après-midi dans le proche Anvers, et à peine 7 mm sur toute la période de 8h à 8h.
Les précipitations sont d’ailleurs très irrégulières dans toute cette tranche centrale du pays, avec 3 mm à Sint-Katelijne-Waver, 4 mm à Zaventem, 14 mm à Uccle, 21 mm à Gembloux et 22 mm à Gosselies (mais seulement 6 mm à Montignies-sur-Sambre). En Province de Namur, Floriffoux reçoit 24 mm (mais ce n’est déjà plus vraiment la bande centrale du pays).
Certains des orages reprennent des caractéristiques spectaculaires, comme par exemple à Rouvroy (au sud-est de Mons), où une évolution supercellulaire est observée aux alentours de 20 heures, avec un nuage mur bien développé sur le flanc sud à sud-est de la cellule, avant que celle-ci n’évolue en système multicellulaire avec fortes précipitations entraînant des coulées de boue.
Le ciel : des altocumulus castellanus, puis des cumulonimbus (ou restants de cumulonimbus selon l’endroit) le matin, puis des éclaircies temporaires, mais aussi beaucoup d’altocumulus et, l’après-midi, des cumulus qui atteignent rapidement le stade congestus avant de former d’autres cumulonimbus. Entre les différents orages, parfois des éclaircies (avec cumulus et altocumulus), parfois un ciel restant très nuageux avec des stratocumulus.
Les températures : élevées entre les orages (parfois remontant après le passage d’un premier orage), fraîches (18°C voire moins) pendant les orages. Les maxima sont souvent proches de 27°C (27,4°C à Deurne ; 26,7°C à Zaventem ; 27,2°C à Uccle ; 27,2°C à Gosselies ; 26,4°C à Dourbes).
A l'est et au sud du pays : irrégulièrement touchés par les orages. Notamment dans le Namurois, on observe des structures très menaçantes, avec arcus (des témoignages nous arrivent, entre autres, de Flawinne, de Perwez Belgrade et de Gembloux – pas moins de 5 orages sur la journée à Gembloux !)
Le 19 juin 2019 aura été une journée orageuse à Gembloux :
pas moins de 5 orages successifs auront été signalés ce jour pour cette entité.
Photo : François Riguelle du collectif Belgorage.
Au niveau des précipitations, on retiendra notamment le total de 30 mm à Hastière. Mais pas mal d’endroits restent au sec aussi, plus particulièrement en Gaume (0 mm à Virton, Torgny et Étalle, mais 11 mm à Aubange). Le temps : certes instable, mais en moyenne plus ensoleillé que sur l’ouest et le centre, avec des cumulus (congestus) et des cumulonimbus souvent visibles de loin.
Sinon, on observe aussi des bancs altocumulus, parfois lenticularis.
Les températures sont encore un peu plus élevées, avec 27,5°C à Strée (Huy), 27,8°C à Hastière et même 29,0°C à Angleur. Sur les hauteurs, on note encore 24,0°C à Saint-Hubert.
Conclusion : surtout sur l’ouest et le centre (+ centre-est), il y a eu énormément d’orages pour une seule journée. Pour certaines régions, c’était un peu : « trop d’orages tuent les orages », avec des cellules se concurrençant trop (par rapport à l’énergie convective disponible) et ne parvenant pas à devenir vraiment violentes. Mais quelques-uns des orages ont très bien réussi à se développer malgré tout, avec parfois d’énormes précipitations (comme au nord d’Anvers), des coups de vent ou simplement des structures menaçantes très impressionnantes.
Nuage de type lenticulaire, photographié le 19 juin 2019 à Jemeppe-sur-Meuse.
Photo : Bernard Radelet.
Le 20 juin 2019, les différents systèmes perturbés de la veille, qui nous ont valu les nombreux orages, se sont décalés vers l’est, à l’exception d’un front froid assez affaibli qui traverse encore lentement notre pays d’ouest en est.
De façon isolée, ce front froid est encore responsable d’averses, comme par exemple à Humain (11,2 mm), Aubange (7,5 mm), Bièvre (5,9 mm), Elsenborn (5,0 mm) et Mont-Rigi (4,1 mm). La quasi-totalité des stations qui enregistrent 1 mm de précipitations ou plus se trouvent au sud du sillon Sambre-et-Meuse. Ici et là, il y a encore un coup de tonnerre vers la mi-journée sur le massif ardennais et sur l’extrême sud de la Gaume (frontière avec le Grand-Duché du Luxembourg).
Avant le passage du front froid, le ciel est souvent couvert de stratocumulus (parfois doublés de fractus, plus tard de cumulus).
Au littoral, le ciel se dégage dès la fin de la matinée avec encore quelques bancs d’altocumulus.
Au centre du pays, les éclaircies arrivent en début d’après-midi, avec là de nombreux cumulus et un peu d’étalement en stratocumulus cumulogenitus. Dans les éclaircies, on observe aussi quelques cirrus.
Au sud du pays (Ardenne + Gaume), les éclaircies avec cumulus et stratocumulus n’arrivent qu’en fin d’après-midi. Avant cela, on y observe un mix de cumulus et de stratocumulus plus denses (ciel très nuageux à couvert) avec encore développement de quelques cumulonimbus donnant les précipitations mentionnées ci-dessus.
Le vent souffle de sud-ouest, puis d’ouest (passage du front) et les températures restent un peu fraîches, avec 18-19°C au littoral, 20-22°C en plaine et 16-17°C sur les hauteurs.
Le 21 juin 2019, l’influence anticyclonique nous arrive progressivement de l’ouest, mais une faible occlusion réussit encore à aborder notre pays avant de se désintégrer. Elle n’affecte cependant que très peu le temps sur nos régions.
Le ciel est d’abord serein, puis des cumulus se forment dès le début de la matinée et évoluent jusqu’au stade mediocris avant de quelque peu s’étaler. Mais le temps reste assez beau malgré tout, puis se dégage à nouveau complètement le soir.
Au littoral, c’est un peu l’inverse : des cumulus (jusqu’au stade mediocris) le matin, puis un ciel serein le restant de la journée.
Au sud du pays, on observe du brouillard matinal dans certaines vallées, puis des cumulus humilis moins nombreux et très plats, et quelques cirrus.
Les vents, le matin, soufflent à nouveau du sud-ouest, puis après le passage des restes de l’occlusion (ayant pris les caractéristiques d’un front froid sec), ces vents s’orientent au nord-ouest, puis graduellement au nord et au nord-est en cours de soirée.
Les températures maximales, restant encore assez fraîches, se situent autour de 17-18°C au littoral, 20-22°C en plaine et 17-18°C, aussi, sur les hauteurs. Le temps plus ensoleillé en Gaume permet à Aubange d’atteindre 23,0°C.
A noter en soirée du 21 juin, vers 23h30, la présence de nuages noctulescents particulièrement visibles. Voir à ce sujet notre newsflash ici.
Nuages noctulescents photographiés à Artselaar ce 21 juin 2019, bien après 23h.
Photo : Fred Knoxx.
Le 22 juin 2019 : désormais, l’influence anticyclonique devient vraiment prédominante sur nos régions, avec un noyau de hautes pressions qui se développe sur la Mer du Nord avant de se déplacer vers le Danemark. Il s’ensuit un régime de vents de nord-est avec des températures qui augmentent certes, mais pas encore de façon démesurée.
Le plus souvent, celles-ci atteignent près de 23°C en plaine, un peu moins (20°C) au littoral en raison d’une brise de mer, un peu plus (24-26°C) sur les sols sablonneux de la Campine. Sur les hauteurs, le thermomètre affiche 21-22°C. Les valeurs les plus élevées : Koersel : 25,8°C ; Angleur : 25,1°C ; Hastière : 25,0°C.
Le temps devient vraiment beau, avec un ciel serein ou presque en matinée (parfois quelques stratocumulus résiduels tôt le matin), puis des cumulus humilis l’après-midi, avec une légère tendance encore à s’étaler. En Ardenne, on observe aussi quelques cirrus et, vers la fin de la journée, aussi des altocumulus. En Gaume, ces altocumulus sont denses, avec un ciel très nuageux l’après-midi. Les cumulus, de ce fait, sont peu nombreux ou absents.
Au littoral, les cumulus sont absents aussi au-dessus de la mer, avec là un ciel très bleu. Sur la côte, on observe encore quelques stratocumulus cumulogenitus (anciens cumulus).
Dans le sud de l’Allemagne pendant ce temps, une petite dépression est responsable de très fortes précipitations. Par exemple à Regensburg (la ville porte très bien son nom), il tombe 74,4 mm en un jour, dont l’essentiel (67 mm) entre 20 et 23 heures. Ces pluies s’accompagnent de coups de vent et d’un temps soudain très frais. On retrouve par ailleurs de nombreuses fortes cotes de précipitations dans la région, et dans une moindre mesure en Suisse et dans le sud-est de la France.
Ces précipitations (et les sols qui en sont détrempés) pourraient avoir eu une influence sur la vague de chaleur qui nous atteindra chez nous quelques jours plus tard car non seulement l’origine de la masse d’air est importante, mais aussi les conditions qui règnent sur son parcours.
Le 23 juin 2019, des hautes pressions occupent à présent une vaste zone au nord de notre pays, s’étendant de l’Islande au nord-ouest de la Russie. Le centre de cet anticyclone, toujours sur le Danemark le matin, s’installe par la suite au large des côtes norvégiennes. Un front chaud remonte de l’Allemagne vers notre pays et nous vaut quelques voiles d’altitude.
Le temps est débord beau avec quelques cirrus, puis des cumulus humilis se forment en milieu de journée, puis tendent à nouveau à se résorber avec l’arrivée de cirrostratus et, plus tard, de bancs d’altocumulus. Au sud du pays (et parfois aussi ailleurs), le ciel est même temporairement tout à fait serein en matinée.
Les vents soufflent d’est, puis de sud-est et les températures frisent voire atteignent déjà les 30°C en Campine. Ailleurs, on note 28-29°C en plaine et 24-25°C sur les hauteurs. Les plus fortes valeurs : 30,0°C à Koersel et à Angleur ; 29,5°C à Kleine Brogel. Avec des points de rosée relativement élevés, la chaleur commence déjà à bien se faire sentir par endroit.
Au-dessus de la mer, les températures sont par contre encore très fraîches (souvent 16-18°C) avec un contraste important par rapport à l’intérieur des terres et, en mer, une tendance généralisée des vents à souffler de nord-est. Ceci est lié d’une part à un effet de brise de mer, et d’autre part à une limite d’influence de l’anticyclone. À l’intérieur des terres, les vents sont commandés par le front chaud et le flux au sud de celui-ci.
Au littoral, cela se traduit par des vents soufflant parallèlement (ou presque) à la bande côtière, avec une pénétration très limitée de la brise de mer. Déjà à la base de Coxyde, située à un bon 3 km de la mer, les températures sont presque aussi élevées qu’ailleurs à l’intérieur des terres. En bordure immédiate de l’eau, l’ « air de la mer » et l’ « air de la terre » se mélangent, avec quelques 22-23°C au moment le plus chaud du début de l’après-midi.
Cela se répercute aussi sur les cumulus, dont quelques-uns se forment encore au-dessus de la côte, mais plus aucun au-dessus de la mer.
Le 24 juin 2019, la toute grande chaleur n’est pas (encore) au rendez-vous. En effet, une assez forte humidité de l’air (points de rosée localement supérieurs à 20°C), un voile nuageux et la présence d’une ligne de convergence, plaçant dès l’après-midi une partie de notre pays dans des courants de nord-ouest à nord, empêchent les maxima de s’envoler. Malgré tout, les 30°C sont (légèrement) dépassés dans un grand nombre de stations.
C’est à l’ouest du pays que le voile est le plus présent, avec des cirrus nombreux et parfois épais, et des bancs d’altocumulus. Les altocumulus deviennent à leur tour plus nombreux tandis que les cirrus évoluent en cirrostratus, puis en altostratus en fin d’après-midi et en soirée, avec ici et là un peu de pluie sur l’ouest de la côte belge. Plus à l’intérieur, le long de la frontière française, on observe aussi des cumulus l’après-midi, atteignant le stade mediocris. Là, les altocumulus prédominent dans les nuages de l’étage moyen, parfois aussi accompagnés de cirrocumulus.
Les températures maximales, dans ces régions occidentales, atteignent 28-29°C au littoral et 30-32°C à l’intérieur des terres. Le long de la côte, on observe localement de grosses variations, comme à Dunkerque (et probablement sur l’ouest de la côte belge), avec 28,0°C à 12h ; 22,3°C à 13h et 26,2°C à 14h. Globalement, cependant, les températures baissent avec l’arrivée des vents de nord-ouest, pour n’atteindre plus qu’une vingtaine de degré en fin d’après-midi sur une mince bande littorale.
Quelques températures maximales : Middelkerke : 29,1°C ; Coxyde : 28,8°C ; Beitem : 30,1°C ; Kruishoutem : 31,5°C ; Chièvres : 31,5°C.
Au centre du pays, le ciel est plus faiblement voilé, avec des cirrus en matinée et une petite tendance aux cirrostratus l’après-midi. En dessous, des cumulus humilis se forment l’après-midi. Les bancs d’altocumulus sont plutôt rares. Les températures maximales atteignent également 30-32°C avec des vents de sud-est à sud, puis variables à partir du milieu de l’après-midi, puis de nord en soirée.
Quelques températures maximales : Deurne : 31,8°C ; Zaventem : 30,8°C ; Uccle : 30,6°C ; Beauvechain : 31,4°C ; Gembloux : 29,9°C.
Sur l’est et le sud du pays (y compris l’Entre-Sambre-et-Meuse), les altocumulus sont (parfois) plus nombreux, mais avec moins de cirrus et une absence totale de cirrostratus. Les cumulus, quant à eux, sont très petits. Les températures, là, atteignent 33°C en Campine et 27 à 29°C sur les hauteurs.
Quelques températures maximales : Koersel : 33,4°C ; Kleine Brogel : 32,8°C ; Bierset : 30,7°C ; Angleur : 31,4°C ; Hastière : 31,8°C ; Mont-Rigi : 27,5°C ; Saint-Hubert : 27,8°C ; Aubange : 30,6°C ; Dourbes : 31,0°C.
En altitude, au-dessus d’une inversion située d’abord vers 2700 mètres, puis vers 2300 mètres (un peu moins sur le sud du pays), l’air est extrêmement chaud pour l’altitude et la saison. Les 9°C observés au-dessus de Beauvechain au niveau 700 hPa (3192 m) sont (sans doute – série presque complète) la température la plus élevées jamais mesurée à cette altitude depuis au moins 1951. Les précédents records pour juin datent des 18 juin 2002 et 20 juin 2017 avec 8°C.
Tous mois confondus, ce sont les 11°C du 26 juillet 1980 qui restent la valeur la plus élevée à ce niveau. À noter qu’en surface, ce jour-là, le maximum n’avait atteint « que » 27,6°C à Uccle, 28,1°C à Beauvechain et 30,9°C à Kleine Brogel, peu de jours après une période estivale qui avait été particulièrement froide (une seule température légèrement supérieure à 20°C à Uccle entre le 16 juin et le 21 juillet !!)
Pour l'anecdote : il est à noter que pendant le très chaude journée du 26 juillet 2018 (35,4°C à Uccle), la température au niveau 700 hPa (3161 m) n'atteignait pas 5°C (sondage exceptionnel réalisé à 15 heures à Beauvechain), ce qui signifie qu'on était en régime d'instabilité absolue jusqu'à ce niveau.
Le 25 juin 2019, les vents de sud-est à sud reprennent le dessus sur une grande partie du pays. Plus tard, ils basculeront vers le sud-ouest, mais continueront à acheminer de l’air très chaud.
Déjà le matin, les températures sont fort élevées, avec des minima qui, en bien des endroits, ne sont pas descendues en dessous de 20°C. Le minimum le plus élevé appartient à Bierset avec 22,9°C. C’est beaucoup, mais pas un record. Le 18 juin 2002, le minimum n’y était pas descendu en dessous de 24,2°C !
Le temps, cette fois-ci, est très beau. Après quelques bancs d’altocumulus matinaux, il ne reste plus que de fins cirrus dans le ciel tandis que l’après-midi, de discrets cumulus humilis se forment (sauf sur la Gaume). Ici et là, on note encore quelques lenticularis ou castellanus.
Sous le soleil, les températures s’élèvent facilement, mais restent quelque peu freinées par de forts taux d’humidité. À nouveau, les points de rosée dépassent les 20°C par endroit, parfois nettement. À Zaventem par exemple, on relève à 15 heures un point de rosée de 21,9°C pour une température de 31,2°C. Même à Kleine Brogel, il fait quelque peu humide, avec à 16 heures un point de rosée de 19,5°C pour une température de 34,5°C. Particulièrement insupportable !
En fin de compte, les maxima atteignent 32 à 34°C en plaine, localement 35°C en Campine, 29 à 31°C sur les hauteurs et 32 à 33°C en Gaume. Aucun record n’est battu, mais pour le ressenti, la journée est vraiment très chaude. Tout près de nos frontières par contre, un record de juin est battu à Maastricht.
Voici les températures les plus élevées enregistrées en Belgique ce 25 juin : Koersel : 35,2°C, Kleine Brogel : 34,8°C, Sint-Katelijne-Waver : 33,7°C; Deurne : 33,5°C, Luxembourg : 33,4°C, Aubange : 33,2°C, Gorsem : 33,0°C, Bierset : 32,8°C,Hastière : 32,8°C, Dourbes : 32,2°C, Kruishoutem : 32,5°C, Stabroek : 32,4°C, Beauvechain : 32,1°C, Uccle : 32,0°C, Gosselies : 32,0°C...
A noter aussi la valeur de plus de 30°C à Elsenborn : 30,7°C.
Il faut savoir qu’en altitude, l’air est toujours aussi extrêmement chaud, avec au niveau 700 hPa (3241 m) sous un flux de sud-ouest d’air sec, une température atteignant 12°C (!) au-dessus d’Idar-Oberstein à 20 heures, ce qui pulvérise désormais tous les records. Mais en dessous d’une inversion située vers 2400 mètres, l’air est plus humide et moins « extrêmement » chaud. C’est d’ailleurs vrai aussi pour le niveau 850 hPa, situé en dessous de l’inversion en question, où la température est certes élevée (20°C), mais en deçà des records (22°C à cette station, le 18 juin 2002).
Ceci est sûrement dû, d’une part, aux intenses précipitations tombées quelques jours plus tôt sur le sud de l’Allemagne et, d’autre part, au contexte généralement plus humide qu’en 2017 (chaleur en juin aussi) et 2018 (chaleur en juillet/août). Mais à présent, c’est en train de changer. Les terres s’assèchent rapidement et plus rien n’empêchera les températures de littéralement s’envoler...
Sauf qu’en Belgique, il y aura un autre trouble-fête !
Ce trouble-fête, il est déjà présent en ce 25 juin le long du littoral belge, sous la forme d’une ligne de convergence qui y traîne. Au nord-ouest de la convergence, les vents soufflent de nord-ouest à nord et il fait frais.
Cette ligne de convergence, et un front de brise de mer qui la précède, affectent d’abord l’ouest de la côte belge, où le vent souffle toute la journée de nord, puis de nord-ouest, et la température n’y dépasse pas 22°C ! Sur le centre et l’est de la côte belge, il y a conflit entre les vents, avec parfois une alternance de temps frais et de temps nettement plus chaud.
À Middelkerke par exemple, la température atteint 25,9°C à 11 heures sous un vent de sud-sud-ouest. Puis elle tombe à 20,7°C à 12 heures sous un vent de nord-nord-ouest qui souffle par petites rafales. Ensuite elle remonte à 25,5°C à 14 heures avec un vent qui devient presque calme. De telles oscillations sont également observées à Zeebruges. À ce stade, il s’agit encore de phénomènes de brise de mer.
Pendant ce temps, le ciel est bleu au littoral aussi, comme partout ailleurs dans le pays, avec là des altocumulus castellanus le matin, puis un ciel peu nuageux avec cirrus.
En soirée sur l’est de la côte belge, mais déjà en après-midi sur l’ouest, un second refroidissement a lieu, cette fois lié à la ligne de convergence, et il est accompagné de stratus fractus maritimes, voire de brouillard, et d’un renforcement du vent de nord-ouest, avec des températures qui descendent alors rapidement en dessous de la barre des 20°C.
Par la suite en soirée, le front de brise de mer disparaît mais la ligne de convergence, suivie de cet air frais, continue à s’avancer vers l’intérieur des terres en même temps que la ligne de convergence. À 23 heures, on retrouve cette ligne un peu à l’ouest de Bruxelles, avec des températures toujours en dessous de 20°C à l’arrière, mais une soirée restant longtemps chaude à l’avant, avec encore des températures autour de 25°C à Bruxelles, Charleroi, Namur et Liège. Le lendemain matin, la ligne se sera avancée jusqu’au Sillon Sambre-et-Meuse, avec des températures à 8 heures de 16-17°C au nord-ouest et de plus de 20°C au sud-est.
Le 26 juin 2018, de gros contrastes thermiques sur le pays, et deux anticyclones pour le prix d’un : le premier, sur le continent, est un anticyclone dynamique chaud, le second, sur l’océan, est un anticyclone thermique froid.
L’anticyclone dynamique chaud est lié à une advection et accumulation massives d’air chaud en altitude. En surface, en été sur le continent tout au moins, l’air sera chaud aussi et, logiquement, la pression devrait être basse. Mais l’accumulation d’air en altitude est telle qu’elle « pèse » littéralement sur les couches inférieures et que la pression augmente malgré tout.
L’anticyclone thermique froid, comme son nom l’indique, est directement influencé par le facteur thermique (ici l’océan plus froid que le continent), avec un air froid plus dense que l’air chaud, donc plus lourd et exerçant une pression plus forte. Logique, tout ça ! Et vrai ?
Pas tout à fait. Disons que l’anticyclone sur l’océan est plus thermique que dynamique, mais il est dynamique aussi. La carte ci-dessous, représentant le niveau 500 hPa (5500-6000 mètres d’altitude) montre qu’il y a deux crêtes anticycloniques en altitude, qui tendent même à se rejoindre au nord. La crête sur le continent est plus développée que celle de l’océan mais au sol, les pressions sont moins hautes. L’élément thermique joue malgré tout. Sur l’Océan, la crête d’altitude est moins développée mais l’anticyclone à la surface de la mer, plus puissant. L’élément thermique prédomine, mais il est quand même un peu aidé par la dynamique d’altitude (accumulation d’air qui « pèse »).
Il s’ensuit que les contrastes thermiques, entre les zones d’influences des deux anticyclones, concernent essentiellement les basses couches de l’atmosphère. Le front que nous voyons sur la carte est donc quasiment devenu un pseudo-front (= front n’affectant que les basses couches). À l’avant, il existe les restants d’une ligne de convergence pré-frontale, qui ne sont plus représentés sur la carte du jour, mais qui sont encore visibles sur la carte de la veille.
C’est vrai que désormais, en ce 26 juin, la ligne de convergence pré-frontale (aussi un pseudo-front en quelque sorte) ne concerne plus qu’une très mince couche de l’atmosphère, mais pour l’observateur au sol, la différence est saisissante.
Au nord de la ligne en question, les vents soufflent de nord et apportent de l’air frais et humide en provenance de la Mer du Nord, avec des stratus qui ont du mal à se dissiper. Au sud, l’air continue à provenir du continent, avec un soleil présent dès le matin et des températures qui explosent.
Dans la province de Luxembourg et l’est de la province de Liège, le temps est très chaud, avec un soleil brillant dès l’aube dans un ciel souvent tout à fait serein, sauf sur les reliefs où quelques cumulus se forment. Les températures atteignent 33-34, localement 35°C dans les vallées et frisent encore les 30°C sur le plateau ardennais.
Quelques valeurs : Aubange : 33,8°C, Buzenol : 32,9°C, Bièvre : 29,9°C, Saint-Hubert : 29,6°C...
Sur les Hautes-Fagnes, la température atteint 27,5°C à Mont-Rigi mais dépasse les 30°C juste à l’est de celles-ci, dans l’Eiffel Allemande (Schneifelforsthaus, 649 m, 30,3°C).
Au Luxembourg, il fait plus caniculaire encore avec 34,7°C à l’aéroport de Luxembourg-Findel. La station MB de Torgny, à l’extrême sud de la Gaume, enregistre même 35,4°C !
À l’opposé, au nord, c’est-à-dire d’une ligne s’étendant grosso modo d’Ypres à Zelzate (port de Gand) en passant par Roulers et Aalter, le temps est franchement frais et surtout gris, avec un stratus ne se dissipant pas ou peu. Les températures ont du mal à franchir les 20°C, et ne les dépassent que de quelques petits degrés lors d’éclaircies sporadiques (maximum de 21,7°C à Beitem).
Au littoral, l’influence des eaux côtières vient se surimposer à la fraîcheur maritime générale, et sur une bande d’une largeur de 10 km environ, il fait presque froid avec des maxima de 17-18°C seulement. En outre, le vent y est particulièrement désagréable, humide et turbulent avec des rafales dépassant parfois les 50 km/h.
Du coup, les stratus évoluent progressivement en stratocumulus, avec quelques déchirures donnant l’une ou l’autre éclaircie.
Entre les deux, le temps est « entre les deux » aussi. Jusqu’à 10 heures du matin, cette zone se confond avec celle, très fraîche, près de la mer, mais ensuite, le soleil arrive petit à petit à bout de cette couche humide qui est plus mince. Vers midi, une importante part des stratus s’est déjà dissipée, mais il reste une grosse nappe entre Bruxelles, Termonde, Anvers et Turnhout. Une heure plus tard, il n’en subsiste quelques restes au nord-ouest de Bruxelles et du côté de Lierre et Turnhout.
Une fois le stratus dissipé, le ciel est parfaitement serein, mais tend à rester un peu délavé par la brume.
Sous les stratus, la température reste inférieure à 20°C, parfois même jusqu’à midi, mais après elle grimpe rapidement, sans atteindre toutefois les valeurs du sud et de l’est de la Belgique. Du côté de Gand, on n’atteint que 23°C, pour 26-27°C à Bruxelles et 28-29°C en Campine (Genk : 28,8°C).
En altitude, comme expliqué précédemment, l’air reste chaud. Au-dessus de Beauvechain, on mesure 18°C au niveau 850 hPa (1615 m) et 11°C au niveau 700 hPa (3258 m). Cette dernière valeur pulvérise tous les records de juin, cette fois ceux de Beauvechain, et égale même le record tous mois confondus (11°C le 26 juillet 1980).
Les valeurs de Beauvechain sont d’ailleurs similaires celles de Herstmonceux en Angleterre, pourtant située derrière le 2e pseudo-front. L’épaisseur de la couche d’air très frais est de 500 mètres environ, épaisseur qu’on retrouve aussi à Camborne, au sud-ouest de l’Angleterre (Pays de Galles) et qui aura peut-être été celle, aussi, au-dessus de la côte belge.
Le 27 juin 2019, l’anticyclone maritime a pris la relève. Mais l’air se dessèche rapidement et, avec une insolation généreuse, les températures remontent, si bien que les contrastes avec l’air chaud, toujours présent sur le sud de notre pays, diminuent lentement.
En surface, l’ancien anticyclone se transforme de plus en plus en marais barométrique, mais il reste bien présent en altitude, notamment sur la France.
Les nuages bas (stratocumulus / stratus fractus / cumulus fractus) sont moins coriaces que la veille. Encore assez répandus, avant 8 heures, au nord du sillon Sambre-et-Meuse, ils se dispersent rapidement entre 8 et 9 heures et disparaissent complètement peu après 10 heures, en dernier lieu du côté de la Hesbaye et des Fourons. Par la suite, le ciel devient tout à fait serein.
En Haute Belgique et en Gaume, le ciel est serein toute la journée.
Les vents soufflent de nord-est à nord et les températures atteignent le plus souvent 24 à 26°C en plaine, 24°C sur les Hautes-Fagnes, 24 à localement 27°C dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, 26°C sur le plateau ardennais (jusqu’à 30°C dans les vallées) et 29 à 32°C en Gaume.
Quelques valeurs : Aubange : 31,6°C, Hastière : 29,8°C, Buzenol : 29,2°C.
Au littoral, l’addition de la brise de mer au vent général donne des vents assez forts (rafales parfois supérieures à 50 km/h) et les températures ne dépassent pas 18-19°C.
En altitude, l’air reste extrêmement chaud pour la saison. Au-dessus du centre du pays, l’épaisseur de la couche d’air maritime (certes déjà dénaturé) est de 1000 mètres environ. Au-dessus, les températures au niveau 850 hPa (19°C) et au niveau 700 hPa (11°C) restent extrêmement élevées.
Au-dessus de l’Angleterre, les valeurs deviennent même affolantes ! Alors qu’en surface, Herstmonceux ne dépasse pas 21,6°C malgré le soleil, en altitude, les températures sont inédites. Dans la nuit du 27 au 28, la température au-dessus d’Herstmonceux atteint 22°C au niveau 850 hPa (1619 m) et 13°C (!!) au niveau 700 hPa (3277 m). À 2000 mètres, on note encore 21°C tandis que l’isotherme 0°C se situe vers 4650 m !
Et ce n’est pas encore fini ! Au-dessus de Camborne, aux Cornouailles, la température atteint 25°C (!!!) au niveau 850 hPa à 1581 m (« nez » de l’inversion à 1428 m avec 26°C). Une autre inversion, très marquée, se trouve vers les 300-400 mètres d’altitude (avec là, un « nez » de l’inversion à 25°C). En dessous souffle un vent d’est-sud-est particulièrement fort, avec des rafales jusqu’à 96 km/h en début de soirée (maximum en surface : 22,6°C). Et ce… sous un régime anticyclonique et un temps parfaitement ensoleillé !
Le 28 juin 2019, l’anticyclone essentiellement thermique, actuellement centré sur la Mer du Nord, continue à nous envoyer de l’air maritime, fortement continentalisé entre-temps, mais pas tropical.
Le temps est idéal en Belgique. Le ciel est parfaitement serein partout et les températures, très agréables avec des maxima de 25-27°C en plaine, 19-21°C au littoral et 24-26°C sur les hauteurs. En Gaume, il fait plus chaud avec, sur l’extrême sud, des températures qui dépassent 30°C (Aubange : 31,0°C).
Avec un bon petit vent de nord-est et des taux d’humidité qui ont bien diminué, l’air est très respirable.
En altitude, la vague de chaleur s’étend encore beaucoup plus loin. Au-dessus de nos têtes, et au-dessus d’une inversion située vers les 1000-1500 mètres, les températures continuent d’être tout à fait exceptionnelles, avec encore 11°C au niveau 700 hPa (3236 m) au-dessus de Beauvechain.
Le 29 juin 2019, le principal noyau des hautes pressions de la Mer du Nord se déplace vers l’Allemagne, puis la Tchéquie et enfin les Balkans, avec un vent de nord-est qui bascule vers l’est durant la nuit, puis au sud-est en cours de journée.
L’air très chaud nous revient, avec des températures de 32-33°C en plaine et de 29-31°C sur les hauteurs, le tout sous un ciel à nouveau parfaitement serein sur tout le pays, si l’on excepte quelques très rares cirrus / cirrocumulus en fin de journée.
À noter qu’à un bon nombre d’endroits, ces maxima ne sont atteints que vers 18 heures.
Au littoral, le temps et les températures sont similaires par rapport à celles mesurées en plaine, vu que le vent de sud-est empêche toute brise de mer.
Malgré cette chaleur généralisée, l’inversion située à un bon millier de mètres d’altitude ne parvient pas à être résorbée. Au-dessus circule de l’air (relativement) encore plus chaud. Les bulles d’air chaud à 28°C au niveau 850 hPa au-dessus du sud de la France et au nord-ouest de l’Italie, responsables de l’extrême canicule qui y a régné, ont fini par remonter vers le nord, générant des températures inédites pour nos latitudes.
Dans la nuit du 29 au 30 juin, la température au niveau 850 hPa (1543 mètres) au-dessus de Beauvechain atteint 23°C, pulvérisant ainsi le record de juin et égalant le record tous mois confondus de la nuit du 31 juillet au 1er août 1983. À noter que cette nuit-là, il s’agissait aussi d’une bulle d’air chaud issue d’une canicule extrême sur le sud de l’Europe.
Les 12°C atteints au niveau 700 hPa sont par contre la plus haute température jamais mesurée en Belgique à ce niveau.
En surface par contre, aucun record n’est battu, même si certains sont approchés. Voici la liste des plus hauts maxima du 29 juin 2019 : Hastière : 34,2°C, Kleine Brogel : 33,2°C, Gosselies : 33,2°C, Dourbes : 33,2°C, Bierset : 33,1°C, Deurne : 33,0°C,Luxembourg : 32,7°C, Sint-Katelijne-Waver : 32,7°C, Uccle : 32,6°C, Beitem : 32,6°C, Beauvechain : 32,5°C, Aubange : 32,2°C, Florennes : 32,2°C, Munte / Semmerzake : 32,0°C...
Le 30 juin 2019, une ligne de convergence préfrontale traverse le pays en deuxième moitié de nuit, suivie d’un front froid en journée.
Une situation idéale pour une offensive orageuse. Sauf que l’air reste chaud en altitude, surtout au niveau des couches moyennes, même à l’arrière du front froid. La nuit du 30 juin au 1er juillet au-dessus de Beauvechain, donc bien à l’arrière du front froid, la température atteint encore 15°C à 1900 mètres d’altitude, au-dessus d’une inversion située vers 1500 mètres.
Encore plus haut en altitude, la température baisse suite à la détente adiabatique liée au soulèvement de la masse d’air, ce qui la rend quelque peu instable. Mais le cloisonnement entre les basses et les moyennes/hautes couches de l’atmosphère reste hermétique : aucun cumulus n’a l’occasion de se développer au-delà de l’inversion.
La ligne de convergence pré-frontale représente encore moins et ne concerne vraiment que les toutes basses couches. Mais la rotation du vent vers l’ouest apporte une petite fraîcheur bienvenue, avec des maxima qui n’atteignent plus « que » 25 à 28°C en plaine, voire moins sur l’ouest (23,9°C à Stabroek), mais un peu plus, localement, sur l’est (Kleine Brogel : 28,6°C).
Au littoral, les maxima se situent autour de 21-22°C.
Cet air plus frais ne parvient pas à franchir le massif ardennais, avec toujours 27-29°C sur les hauts plateaux et plus de 30°C en Gaume (31-32°C du côté de Virton et de Torgny).
Dans cette dernière région, le temps reste ensoleillé par ciel serein une grande partie de la journée. Ce n’est qu’en soirée que des nuages apparaissent, altocumulus devenant castellanus et parfois voile d’altitude.
En Ardenne, les premiers altocumulus apparaissent en cours d’après-midi tandis que le ciel se voile de cirrus et cirrostratus en début de soirée. En dessous, les altocumulus évoluent de plus en plus en castellanus.
Au centre du pays, les infiltrations maritimes liées à la ligne de convergence se traduisent dès le début de la matinée par des cumulus fractus, évoluant en cumulus peu développés et à base très basse. Ces cumulus se dispersent à nouveau tandis que le ciel se voile en début d’après-midi de cirrus et cirrostratus, temporairement spissatus épais / altostratus à l’approche du front froid (qui est plus un pseudo-front qu’un véritable front). Quelques très modestes cumulus se reforment aussi en fin d’après-midi.
Principalement en soirée, des altocumulus apparaissent, souvent des types floccus et castellanus avant que le ciel ne se dégage à nouveau.
Quelques-uns de ces castellanus bourgeonnent assez fort. Ici et là, on observe aussi des mammatus.
Au littoral, tout se passe plus tôt, avec les altocumulus et le voile d’altitude présent dès la matinée, et un maximum de nébulosité en milieu de journée, puis beau temps l’après-midi avec cirrus résiduels se dispersant.
Ce 30 juin 2019 se termine aussi la vague de chaleur en Belgique. Elle aura été modérée, alors que chez nos voisins français elle aura été exceptionnelle. Par contre, les températures enregistrées en altitude à 700 ou 850 hPa furent inédites, battant tous les records. Voir notre article à ce sujet ici.
Fin de la vague de chaleur le 30 juin 2019. Ciel nuageux à Jodoigne.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Jodoigne.
Écart aux normales des températures et précipitations pour l'Europe occidentale
Écart des températures moyennes mensuelles par rapport aux normales (en °C)
Pourcentages des précipitations mensuelles par rapport à la normale (100)
Source : NOAA
Comparaison avec nos tendances saisonnières.
Nous vous avions annoncé un mois de juin 2019 plus chaud que la moyenne, plus ensoleillé mais aussi plus pluvieux que la moyenne : ce fut bien le cas pour ces trois paramètres.
Après le bref mais épisode de chaleur du début du mois de juin, un temps plus frais et perturbé fut bien au rendez-vous, de même que les orages. Le retour progressif à un temps plus stable et plus chaud s'est bien dessiné en cours de seconde décade. La chaleur de la dernière décade fut aussi au rendez-vous, même si elle fut finalement plus intense que ce que nous pensions. En fait, la période caniculaire que nous avions évoqué pour début juillet est arrivée avec une semaine d'avance. Par contre, l'instabilité marquée que nous prévoyions en fin de période ne s'est finalement pas manifestée, seul réel petit bémol de nos dernières tendances saisonnières pour ce mois de juin.
Les Tendances saisonnières pour juin 2019
(publiées le 31 mai pour nos abonnés Premium)
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Le début de juin ne fera pas dans la dentelle : après un mois de mai maussade et frais, la chaleur sera enfin là, et une journée de canicule (> 30°C) est même possible ci et là. Si le contraste est violent avec les derniers jours de mai, il le sera tout autant après : dès le 3 juin, le temps va redevenir plus frais et perturbé, avec des températures plus proches des valeurs de saison. La première décade se terminera dans ce type de temps où les averses, souvent orageuses seront fréquemment au rendez-vous.
Mais la seconde décade du mois s'annonce à nouveau plus estivale avec le retour plus franc du soleil. La chaleur devrait se maintenir en dernière décade également, mais la tendance à l'instabilité augmentera sensiblement : les orages pourraient être particulièrement violents en cette fin de juin.
Donc pour résumer : le mois de juin devrait être chaud, oui, mais très instable aussi : de ce fait les précipitations pourraient être excédentaires pour ce mois, surtout à l'est de notre pays, où les orages risquent d'y être les plus fréquents.