Flash du 10 février 2020 : premiers chiffres de la tempête Ciara en Belgique
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- Publication : lundi 10 février 2020 13:29
- Écrit par : Philippe Mievis
Sans être exceptionnelles, les vitesses des rafales de vent sont néanmoins remarquables, avec le seuil des 100 km/h dépassés en de nombreux endroits, ce qui a occasionné des dégâts et de nombreuses interventions des pompiers pour des dégâts aux bâtiments, ou pour des arbres tombés sur la chaussée un peu partout dans notre pays.
La rafale la plus importante a été enregistrée à Ostende, avec 115,2 km/h, entre 20 et 21h.
De plus, des cotes pluviométriques remarquables ont aussi été enregistrées à son passsage, au sud du pays principalement (jusqu'à un peu plus de 30 mm localement).
Les rafales les plus fortes enregistrées
Détails par station du réseau officiel :
Station |
Vitesse max des rafales en km/h (tranche horaire) |
Ostende | 115.2 (20-21h) |
Wevelgem | 112 (21-22h) |
Uccle | 109.5 (22-23h) |
Bierset | 108 (23-00h) |
Elsenborn | 107.2 (00-01h, le 10) |
Charleroi | 104.5 (16-17h) |
Sinsin | 104.1 (18-19h) |
Humain | 102.6 (19-20h) |
Zeebruges | 101.1 (16-17h) |
Wetteren | 100.4 (16-17h) |
Rappel de la situation synoptique
C'est une dépression très profonde qui a traversé l'Atlantique Nord et qui se trouvait en fin de journée du 9 février au nord des îles britanniques avec, en son centre, des pressions inférieures à 950 hPa qui est la cause de la tempête que nous avons connue. C'est au sud-ouest de ce noyau dépressionnaire, donc aussi sur nos régions, juste après le passage du front chaud (en rouge sur la carte) et au passage des fronts froids (en bleu) que les rafales les plus fortes ont été enregistrées sur notre pays.
On voit clairement les isobares serrés (ligne de même pression), qui explique les vents violents mesurés.
Il s'agit d'une tempête hivernale classique, mais dont la force du vent a été dopée par trois facteurs :
- le noyau dépressionnaire était particulièrement marqué avec moins de 950 hPa : avec un vortex polaire fort, le contraste de température entre les masses d'air polaires (froides) et subtropicales (chaude), a joué un rôle non négligeable dans la cyclogénèse du système.
- la présence d'un courant jet en altitude juste au nord de notre pays a aussi joué un rôle aggravant. Ce courant jet était d'ailleurs très puissant (jusqu'à 400 km/h), puisqu'il a permis à de nombreux avions d'atteindre des vitesses subsoniques, le record de durée d'un vol New-York - Londres a d'ailleurs été battu hier (mois de 5 heures !).
- Enfin, le présence de fronts froids très actifs ont également joué un rôle, et qui expliquent aussi que certaines stations ont eu leur rafale maximale enregistrée lors du passage d'un de ces fronts froids actifs (principal ou secondaire).
La situation avait été bien prévue par MeteoBelgique, avec dès le début du weekend, la publication d'une mise en garde sur les vitesses des vents et des précipitations.
UPDATE du 11/02 :
Ce 10 janvier vers 21h, une ligne de grains particulièrement active et orageuse dans de l'air très instable et plus frais a concerné notre pays. En province du Hainaut, à Chièvres, une rafale de 119 km/h a été mesurée lors de son passage.