Vigilance météo
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Flash du 4 janvier : un orage d'hiver particulièrement intense

 

Dégâts près du stade de football de Malines (KV Mechelen),
juste après le passage du front, le 3 janvier 2014.
Photo : Jonas Roosens

On a observé en fin de journée, ce 3 janvier 2014 vers 16-17h, d'importants dégâts dus à de puissantes rafales de vent suite au passage d'un front d'orages traversant la Belgique d'Ouest en Est. Les régions du Hainaut occidental et de Malines ont été particulièrement touchées.

 

Que s'est-il passé ?

En fin d'après midi du 3 janvier 2014, un front secondaire très instable et orageux (ligne de grain), est passé sur notre pays de l'Ouest vers l'Est de la Province du Hainaut jusqu'à la province du Limbourg ; il a été particulièrement actif en Flandre dans la région de Malines, mais aussi dans le Hainaut occidental. Le front était accompagné de rafales descendantes, voire de phénomènes tornadiques, de chutes de grêles et d'averses intenses.

Associé à cela, un puissant courant jet en altitude était présent à proximité de nos régions de même qu'un important cisaillement du vent entre les différences couches de l'atmosphère.

A noter qu'on voit bien dans le réseau de nos stations l'augmentation temporaire et significative du vent lors du passage de ce front, ainsi que la brusque différence de température, preuve de la différence de températures des deux masses d'air antagonistes, responsable de la violence des rafales de vent enregistrées à son passage.


Relevés de la station MeteoBelgique de Cerfontaine, dans le Hainaut.
En cette station, on remarque la brusque augmentation du vent (rafale de 88.5 km/h à  17h35)
accompagné d'une chute de température de plusieurs degrés au passage du front.

 

Des dégâts localement très impressionants.

Sur base des éléments actuels, il semble que les dégâts observés soient dus au passage sous la ligne de grains, de rafales descendantes et même de tornades. (Et non de mini-tornades, terme qui n'existe pas et qui est pure invention journalistique)

On confond souvent les rafales descendantes et les tornades en raison de l’ampleur des dommages qu’elles engendrent. Il existe cependant des différences fondamentales (Source : Wikipedia) :

  • Une tornade est formée par de l'air en rotation et en ascension. Il y aura donc des signes de rotation dans la zone de dégâts comme des arbres tordus. Les débris se retrouveront également dans des directions diverses dans et en bordure du corridor, selon le flanc du tourbillon qui les a fauchés. Les arbres ou structures seront souvent sectionnés à quelques mètres du sol dans le corridor de dommages ;
  • Une rafale descendante se caractérise par le fait que de l’air, qui n’est pas en rotation, se précipite vers la surface de la terre jusqu'à plus de 200 kilomètres à l’heure. Les vents qui accompagnent ce phénomène touchent une région limitée et ne durent que quelques minutes à peine. Les objets seront donc tous soufflés dans la même direction, celle où se dirige la rafale.

Une tornade au moins a été identifiée en tant que telle à l'heure actuelle, il s'agit d'une tornade (EF1 sur la nouvelle échelle de Fujita, ce qui correspond à des vents estimés de 135 à 175 km/h) qui a concerné quelques communes frontalières sur 5 kms environ (Roubaix, Lys-lez-Lannois, Leers, Wattreloos, pour se terminer en Belgique dans la commune d'Estaimpuis (source : Keraunos). L'intensité de la tornade a été la plus forte à Leers.

Il est possible aussi qu'une autre tornade soit à l'origine des dégâts de Malines (le stade de football du KV Mechelen et plusieurs toits d'habitation qui se sont littéralement envolés, mais cela reste à confirmer).

Par contre, les autres dégâts observés semblent être dus quant à eux aux rafales descendantes, lors du passage du front. Les rafales enregistrés sous les tornades ne peuvent qu'être estimées, vu le caractère local de celles-ci, il est peu probable qu'un anémomètre soit juste sur leur trajectoire (d'ailleurs on ne remarque pas de rafale très importante à notre station de Malines).
Par contre, les rafales descendantes ont été observées et mesurées sur toute la ligne du front. Des rafales proches voire supérieures à 100 km/h ont ainsi pu être mesurées au passage de la ligne de grains aux anémomètres de Melle (Hainaut), Florennes (Namur) et Bierset (Liège).

Mais il est probable que localement, ces vitesses aient été plus importantes encore. A Gordes, dans la province du Hainaut, des pylônes électriques ont été pliés sous les rafales : il ne serait dès lors pas étonnant que la vitesse des rafales aient été largement supérieures à 150 km/h à cet endroit, ce qui est particulièrement remarquable. (voir photo ci-dessous).

 

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