Vigilance météo
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Les différents types d'orages et les phénomènes venteux associés à ceux-ci.

Introduction

L'article ci-dessous n'a comme seule ambition de présenter les différents types d'orages, du simple orage monocellulaire à la supercellule, génératrice parfois de tornades, un des phénomènes venteux, parmi d'autres, nous le verrons dans cet article, associés aux orages.
Il s'agit d'un article d'introduction, destiné à tout un chacun, leur permettant, nous l'espérons, de mieux comprendre ces phénomènes atmosphériques souvent spectaculaires et parfois craints.

Supercellule photographiée près de Beauraing. Un écho en arc qui suivra occasionnera une tornade avec des dégâts conséquents le 19 juin 2021 (voir plus bas).
Photo : Jérémy Lokuli.


Les différents types d'orages :

Les différents types d'orages se distinguent principalement par leur structure et leur intensité.
Voici les définitions et les comparaisons des principaux types d'orages :

Orages monocellulaires : Les orages monocellulaires sont les formes les plus simples d'orages. Ils se forment généralement à partir de cumulonimbus individuels. Ces orages sont caractérisés par une unique zone de précipitations, avec un nuage en forme d'enclume qui se développe au sommet. Les orages monocellulaires peuvent produire des averses, des éclairs et du tonnerre, mais ils sont généralement de faible intensité, très localisés et de courte durée. 

Orage monocellulaire en province de Luxembourg, le 12 août 2020.
Photo : Jérémy Lokuli

Orages multicellulaires : Les orages multicellulaires se forment à partir d'une ligne ou d'un groupe de cellules orageuses. Chaque cellule se forme et évolue indépendamment, mais elles peuvent influencer les unes les autres. Les orages multicellulaires sont caractérisés par des averses plus persistantes, des rafales de vent et parfois de la grêle. Ils peuvent également produire des lignes de forts orages avec des éclairs fréquents.

Orage multicellulaire photographie dans le département de l'Aisne, département frontalier avec la Belgique, le 5 septembre 2022. 
Photo : Jérémy Lokuli.

Supercellules : Les supercellules sont des orages extrêmement violents et durables. Elles se distinguent par leur structure de rotation continue, générée par un courant ascendant très puissant appelé "mesocyclone". Les supercellules peuvent produire des averses intenses, de la grêle de grande taille, des rafales de vent destructrices, des tornades et des précipitations torrentielles. En raison de leur potentiel destructeur, les supercellules sont les types d'orages les plus redoutés.

Supercellule à Bertrix, le 21 août 2021.
Photo : Jérémy Lokuli.

Systèmes convectifs de méso-échelle (MCS) : Les MCS sont des systèmes orageux de grande envergure qui peuvent s'étendre sur plusieurs centaines de kilomètres. Ils se forment généralement dans des conditions atmosphériques instables sur de vastes régions et persistent pendant plusieurs heures, voire toute une journée. Les MCS sont caractérisés par des lignes ou des complexes d'orages interconnectés, produisant des pluies diluviennes, des rafales de vent étendues, des grêlons et des tornades. Ils peuvent également provoquer des inondations et d'autres problèmes météorologiques à grande échelle.


Important MCS centré sur la Belgique, le 9 juin 2014 en soirée. On remarquera l'ombre du "monstre" à droite.
Photo : Photo Satellite, IRM.

Il convient de noter que ces catégories d'orages ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent se chevaucher. Par exemple, une supercellule peut faire partie d'un système multicellulaire ou d'un MCS plus vaste. La compréhension de ces différents types d'orages est importante pour évaluer les risques associés et prendre les mesures appropriées pour la sécurité des personnes et des biens lorsqu'ils surviennent. 


Qu'est ce qu'un "Spanish Plume" ?

Un "Spanish Plume" est un terme météorologique utilisé pour décrire un schéma de circulation atmosphérique particulier qui peut entraîner des conditions propices à des orages violents. Le terme "Spanish Plume" est souvent utilisé pour décrire des situations météorologiques spécifiques qui se produisent dans le sud de l'Europe, en particulier sur la péninsule ibérique. Il n'est pas rare qu'ils remontent jusqu'à nos régions.

Un Spanish Plume se forme lorsque de l'air chaud et instable remonte du sud de l'Espagne ou d'autres régions méditerranéennes vers des latitudes plus septentrionales. Cette remontée d'air chaud est généralement causée par des masses d'air plus frais et plus instables qui se déplacent depuis l'ouest de l'Atlantique et rencontrent de l'air plus chaud et humide dans la région ibérique.

Lorsqu'un Spanish Plume se produit, l'air chaud et instable en provenance du sud s'élève au-dessus de l'air plus frais et crée une atmosphère propice à la formation d'orages violents. Les orages qui se forment dans le cadre d'une Spanish Plume peuvent être caractérisés par des précipitations intenses, de la grêle, des rafales de vent puissantes et parfois des tornades. Les conditions météorologiques associées à une Spanish Plume peuvent être très instables et potentiellement dangereuses.

Il convient de noter que le terme "Spanish Plume" est spécifique aux conditions météorologiques dans la région méditerranéenne et ne s'applique pas nécessairement à d'autres régions du monde. Cependant, des schémas météorologiques similaires avec des caractéristiques analogues peuvent également se produire dans d'autres parties du globe et être désignés par d'autres termes locaux. 


Les différents phénomènes venteux liés aux orages (tornades, rafales descendantes, etc.) et leur explication.

 Les orages peuvent engendrer différents phénomènes venteux, notamment les tornades, les rafales descendantes et les bourrasques.
Voici une explication de chacun de ces phénomènes :

Tornades : Les tornades sont des colonnes d'air en rotation qui s'étendent depuis un nuage d'orage jusqu'au sol (si la colonne ne touche pas le sol, on parlera de tuba). Elles se forment généralement à l'intérieur des supercellules, qui sont des orages violents et durables. Les tornades sont considérées comme les phénomènes venteux les plus destructeurs. Elles peuvent générer des vents extrêmement violents, atteignant souvent des vitesses supérieures à 100 km/h, voire plus de 400 km/h dans les cas extrêmes. Les tornades peuvent causer des dommages considérables sur leur passage, détruisant des bâtiments, arrachant des arbres et projetant des objets à grande vitesse.

Rafales descendantes : Les rafales descendantes, également appelées "downbursts", sont des courants d'air puissants qui se propagent verticalement à partir d'un nuage d'orage vers le sol. Elles se forment lorsque de l'air froid et sec à l'intérieur du nuage d'orage s'engouffre rapidement vers le bas. Les rafales descendantes peuvent être extrêmement intenses et se propager sur de grandes distances à partir du point d'impact initial. Elles sont souvent associées à des orages multicellulaires et peuvent générer des vents violents, provoquant des dégâts similaires à ceux des tornades sur une zone plus étendue.

Bourrasques : Les bourrasques, également connues sous le nom de "gustnadoes", sont des tourbillons de vent qui se forment le long du sol ou à la base d'un nuage d'orage. Contrairement aux tornades, les bourrasques ne sont pas directement reliées au nuage orageux principal et ne possèdent pas une structure en rotation aussi intense. Elles se forment généralement à partir de variations locales des vents et peuvent être observées lors de fortes rafales de vent associées aux orages. Bien que moins destructrices que les tornades, les bourrasques peuvent quand même causer des dommages locaux significatifs.

Il est important de noter que ces phénomènes venteux peuvent être extrêmement dangereux. Il est essentiel de suivre les prévisions météorologiques et les alertes sur notre site afin de prendre les mesures de sécurité appropriées en cas de menace d'orages violents. 


Deux photos d'une tornade spectaculaire qui a été photographiée en province de Hainaut le 1er octobre 2006.
Photos: à gauche Luc Mertens, à droite : feu Cédric De Keyser du collectif Belgorage.

Les dégâts impressionnants suite au passage d'une tornade à Beauraing, le 19 juin 2021.
Photo : Michael Baillie, du collectif Belgorage.


Non, le terme de mini-tornade ne doit pas être utilisé !

Cher aux journalistes, le terme "mini-tornade" n'est pas recommandé et ne devrait pas être utilisé pour décrire certains phénomènes venteux. 
Pour quelles raisons ?

Ambiguïté : Le terme "mini-tornade" est ambigu et ne correspond pas à une catégorie ou une classification météorologique officielle. Les tornades sont classées en fonction de leur intensité sur l'échelle de Fujita améliorée (EF), allant de EF0 à EF5. Utiliser le terme "mini-tornade" peut prêter à confusion quant à l'intensité et aux caractéristiques réelles du phénomène venteux.

Réductionnisme : Le terme "mini-tornade" peut donner une impression trompeuse de relativement faible dangerosité par rapport à une "vraie" tornade. Cependant, il est important de noter que même des phénomènes venteux plus petits peuvent causer des dommages significatifs et présenter des risques pour la sécurité des personnes et des biens. Toute tromperie sur la dangerosité potentielle d'un phénomène venteux peut entraîner une complaisance et une sous-estimation des mesures de sécurité nécessaires.

Méconnaissance des mécanismes : Le terme "mini-tornade" implique souvent une tornade de petite taille, mais la taille d'une tornade ne détermine pas nécessairement son intensité ou sa dangerosité. Les tornades peuvent varier considérablement en taille, de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres de diamètre. Ce qui importe vraiment, c'est l'intensité des vents et les dommages potentiels qu'une tornade peut causer, plutôt que sa taille.
Enfin, ce terme est erronément utilisé pour des phénomènes non tornadiques tels que les rafales descendantes ou fortes rafales de vent, ce qui peut induire le lecteur en erreur.

Il est préférable d'utiliser des termes plus précis et standardisés, tels que "phénomène venteux intense", "rafales de vent", ou "tornade de faible intensité" lorsque l'on décrit des événements météorologiques spécifiques. Cela permet de communiquer de manière plus précise et de mieux sensibiliser aux dangers potentiels associés à ces phénomènes.

Supercellule HP en transition Bow Echo, à Bastogne 21 août 2021.
Photo : Jérémy Lokuli.

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