Les différents termes météorologiques (partie 1)
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- Publication : dimanche 20 novembre 2005 00:00
- Écrit par : Administrator
Niveau : débutant
De même, ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi on emploie le mot modéré pour signifier peu dans l'expression boire avec modération et pour signifier un caractère soutenu des précipitations. Si vous vous faites arrêter après avoir bu quelques verres, une petite explication du mot modéré pourrait donc vous sauver! (Nous informons toutefois que nous ne sommes pas responsables des suites données à cette explication qui n'engage alors que vous).
Essayons quand même d'y voir un peu plus clair...
Nébulosité
La nébulosité est un terme très employé en météorologie. Sa définition donne ceci: couverture nuageuse. Ainsi, on entendra familièrement une nébulosité variable ou encore abondante. On parlera aussi d'un ciel nuageux ou très nuageux. Qui n'a jamais entendu une personne dire: il fait nuageux alors que le ciel est couvert?
Météorologiquement, on parlera de ciel serein, peu nuageux, nuageux, très nuageux et couvert. Pour pouvoir classer la quantité de nuages présents dans le ciel, on a inventé un système qui divise la voûte céleste en huit: l'octa.
On admet généralement que:
0 octa | ciel serein |
1 à 2 octas | ciel peu nuageux |
3 à 4 octas | ciel nuageux |
5 à 7 octas | ciel très nuageux |
8 octas | ciel couvert |
9 octas | ciel rendu invisible par le brouillard |
Brouillard - Brume
Il fera brumeux demain. On annonce du brouillard demain. Mais quelle est la différence entre la brume et le brouillard? Est-ce une différence de formation? De dissipation? Rien de tout cela, la brume et le brouillard sont deux phénomènes presque semblables à un détail près: la visibilité.
Météorologiquement, la brume apparaît une fois que la visibilité est réduite à 5000m. On parlera de brume si l'humidité relative est supérieure à 80%. On parlera en revanche de brume sèche si l'humidité relative est inférieure à 80%. A vos hygromètres!
Le brouillard quant à lui est observé une fois que la visibilité est réduite à 1000m ou moins. Inutile de préciser que le brouillard sec n'existe pas... On parlera de brouillard givrant si la température est inférieure à 0°C. A vos thermomètres!
Averse - Pluie
D'autres mots assez courants en Belgique sont les termes averse, ondée, grain et pluie. Leur différence peut paraître évidente... et pourtant!
On distinguera l'averse ou la pluie tout d'abord par son origine. Si les précipitations viennent d'un nuage convectif (cumulus, cumulonimbus), on observera une averse, un grain ou une ondée, ces trois mots étant synonymes. Si les précipitations proviennent d'un nuage stratiforme (stratus, stratocumulus, altostratus, nimbostratus), on parlera de pluie. A vos jumelles!
Maintenant, il existe des exceptions:
Météorologiquement, une averse dure moins d'une heure. Si au bout de ce laps de temps, il continue de pleuvoir, on ne parlera plus d'averse mais de pluie continue, quel que soit le nuage à l'origine des précipitations! Vous pouvez donc vous retrouver avec une ligne d'averses qui vous traverse dans sa longueur pendant plus d'une heure et donner de la pluie continue dans votre observation!
Il est aussi fréquent d'entendre "une zone de pluie traversera notre pays". Il peut s'agir alors d'un retour d'occlusion donnant quelques pluies. Mais ce terme est utilisé par les médias pour annoncer des averses. A vous de faire la différence dans ce cas et bonne chance!
Giboulées - Averses hivernales
La différence entre ces deux termes est assez complexe. Une giboulée est une grosse averse de pluie parfois accompagnée de grêle, de neige. Il est d'ailleurs temps de dissiper un doute qui doit habiter certains d'entre vous depuis des lustres: les giboulées ne se produisent pas qu'en mars. Qui l'eut cru?
Une averse hivernale quant à elle ne se définit pas. Il est évident qu'il s'agit d'averse composée de particules de glace mais dont il n'est pas possible de définir la nature exacte. On dira donc qu'il peut s'agir d'averses de grésil, de neige, de neige fondante, de neige roulée, etc...
Facteur d'intensité
Pour décrire l'intensité des précipitations, on utisera trois termes: faible, modéré et fort. Étant donnée la simplicité de faible et de fort, intéressons-nous au mot modéré qui peut prêter à confusion (et qui, nous en sommes sûrs, vous intrigue maintenant avec l'anecdote du boire avec modération)!
Ne dit-on donc pas boire avec modération pour dire boire peu, avec retenue? Ou encore modérateur pour décrire une fonction des forums de discussions qui consiste à calmer les débats?
En météorologie pourtant, il s'agit d'une intensité soutenue. La définition du dictionnaire Le Robert est pourtant claire: peu intense, assez faible. Cela voudrait dire que c'est encore plus faible que faible! Vous suivez? Le terme employé comme tel en météorologie est donc erroné?! Un mystère toujours non élucidé... mais on y travaille!
Le vent
Le vent aussi a droit à des facteurs d'intensité. Ceux-ci sont presque identiques aux facteurs des précipitations. Il est néanmoins courant de leur ajouter une nuance. Ainsi, il est fréquent d'entendre un vent modéré à assez fort. Oui, d'accord...et en km/h, cela donne quoi?
vent faible | de 0 à 6 km/h |
vent modéré | de12 à 39 km/h |
vent assez fort | de 40 à 50 km/h |
vent fort | de 51 à 74 km/h |
vent très fort | de 75 à 87 km/h |
vent violent | supérieur à 87 km/h |
Bruine - Crachin - Pluie
Ici aussi, nous allons dissiper un autre doute que beaucoup d'entre vous doivent avoir: le crachin n'a rien à voir avec le crachat. L'origine du phénomène n'est pas la même.
La bruine et le crachin par contre sont bien des phénomènes identiques. Ils se produisent généralement sous un stratus et donnent très peu de quantité d'eau.
La différence entre la pluie et la bruine est une différence de grosseur de gouttelette et de vitesse de chute. En effet, le diamètre de la goutte de la bruine atteint 200 µm et sa vitesse de chute atteint les 2,5 km/h. Le diamètre de la goutte de pluie atteint quant à lui les 5000 µm et sa vitesse de chute peut atteindre les 32 km/h.
Comme nous ne doutons pas une seconde que vous avez tous votre latte pour mesurer la taille des gouttelettes une fois qu'il pleut, voici un petit truc: vos lunettes (si vous en avez) ou la vitre de votre voiture peuvent vous donner une indication. Les gouttelettes de bruine apparaissent comme de minuscules petits ronds (ou bâtons si vous êtes en train de rouler bien évidemment) alors que les gouttelettes de pluie apparaissent comme des ronds beaucoup plus encombrants et gros (ou de gros bâtons, si vous roulez toujours).
Il peut toutefois arriver que les phénomènes soient conjugués. On parle alors de pluie/bruine si la pluie est plus "représentée" ou de bruine/pluie si la bruine est la plus représentée.
Neige en grain - Granules de glace - Grêle - Grésil - Neige roulée - Poudrin de glace
La différence entre ces six formes de précipitations de glace est parfois très minime mais a le mérite d'exister, autrement on ne les aurait pas inventées!
La neige en grain est une particule de glace blanche et opaque de diamètre inférieur à 1mm. Quand les grains touchent un sol dur, ils ne rebondissent pas!
Les granules de glace sont des particules de glace transparente dont le diamètre est inférieur à 5mm. Ils rebondissent sur le sol en faisant un petit bruit: crack! sûrement.
Les grêlons sont des particules de glace partiellement ou complètement opaque faisant un diamètre variable mais compris entre 5 et 50mm sans prendre en compte les records. Un grêlon rebondit bien évidemment sur un sol dur.
Le grésil est une particule de glace translucide dont le diamètre peut atteindre (voire dépasser) les 5mm. État secondaire entre neige roulée et grêlon.
La neige roulée, venons-y, est une particule de glace blanche et opaque. Son diamètre est compris entre 2 et 5mm. Elle rebondit sur le sol mais se brise aussi facilement.
Le poudrin de glace est un des termes les plus amusants en météorologie. Il s'agit de particules de glace non-mesurables tellement elles sont petites. Elles ont souvent l'air de flotter dans les airs et apparaissent souvent lors de périodes de très grand froid.
Le vocabulaire du météorologiste regorge de termes et d'expressions bien spécifiques. Il est impossible de les reporter tous ici mais la plupart sont bien représentés.